16 mai 2015
LA LOI SUR LE RENSEIGNEMENT VOTÉE A L’ASSEMBLÉE.
Loi sur le renseignement : Une surveillance généralisée inacceptable (PCF)
Retour sur l’Assemblée nationale qui a débuté l’examen du projet de loi relatif au renseignement.
Avec ce dispositif, l’atteinte à la liberté devient la règle, la protection l’exception.
« Pas de moyens d’exception » et « Pas de surveillance généralisée des citoyens » ? Sonoriser des espaces privés, capter des images, accéder en temps réel aux données de connexion Internet ou installer des dispositifs de recueil des communications couvrant de larges périmètres de l’espace public, voilà donc les dispositifs qui ne constituent pas « des moyens d’exception » !
Prévoir que les pouvoirs spéciaux de renseignement pourront être mis en œuvre pour assurer, notamment, « la prévention des violences collectives de nature à porter atteinte à la sécurité nationale». Au nom de la lutte contre le terrorisme, ce sont donc aussi les mouvements de contestation sociale qui pourront faire l’objet de cette surveillance accrue. L’ensemble des citoyens constituera ainsi la cible potentielle du contrôle, à rebours de ce qui est affirmé.
La détection par traitement automatique des comportements suspects à partir du « big data » va exercer un contrôle social totalitaire sur la population à partir de la mise en corrélation systématique de tous les données et traces numériques produites par chacun : vidéo surveillance, comptes bancaires, dossiers médicaux, scolaires, professionnels, réseautages sociaux, consultations sur le web, achats, géo-localisation. Ce projet de loi s’intègre en outre au projet européen INDECT ( Intelligent Information System Supporting Observation, Searching and Detection for Security of Citizens in Urban Environment ).
Plus grave, tout le dispositif d’autorisation est placé entre les mains de l’exécutif évitant le contrôle par le juge judiciaire de mesures pourtant gravement attentatoires aux libertés individuelles qu’il est constitutionnellement chargé de protéger.
Ce projet de loi installe un dispositif pérenne de contrôle occulte des citoyens dont il confie au pouvoir exécutif un usage quasi illimité. Il est à ce titre inacceptable et le Parti Communiste Français ne peut que s’y opposer dans l'état.
Bruno Le Roux, chef de file des députés socialistes à l'Assemblée à déclaré sur France Inter : "qu'une loi mise dans de mauvaises mains politiques, pourrait représenter un danger pour les libertés individuelles."
Le texte a recueilli 438 voix POUR, 86 CONTRE et 42 ABSTENTIONS.
La discussion se poursuivra fin mai au Sénat.
Une grande majorité des députés UMP ont voté pour (143), 35 contre, 20 se sont abstenus.
Une grande majorité des députés PS ont voté pour (dont Vincent Buroni, député PS de notre circonscription), 10 ont voté contre, 17 se sont abstenus.
Un groupe de 75 députés entend saisir le Conseil Constitutionnel.
Les élus Front de Gauche ont voté CONTRE.
"Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne
mérite ni l'une, ni l'autre et finit par perdre les deux ..."
Benjamin Franklin
15:58 Écrit par poutargue dans National | Commentaires (0) | Lien permanent | Facebook |
CÉRÉMONIE DU 8 MAI 2015 A GIGNAC LA NERTHE.
Le conseil municipal des enfants a participé à la cérémonie du 70 ème anniversaire du 8 mai 1945 à Gignac La Nerthe qui s'est déroulée au Monument aux Morts situé dans le vieux cimetière.
Les élus présents, les porte drapeaux des anciens combattants, ainsi que de nombreux habitants étaient présents pour cette cérémonie émouvante où les élus du conseil des enfants, accompagnés par Ghislaine Gonzalez élue chargée de les accompagner, ont tour à tour rappelé les heures graves vécues par la commune dans cette période. Le premier adjoint Robert De Vita, représentant le maire excusé, a lui rappelé les moments forts vécus avant la Libération de notre pays par les forces alliées et résistantes.
A.C
15:52 Écrit par poutargue dans Alain a écrit, localité | Commentaires (0) | Lien permanent | Facebook |
01 mai 2015
A L'ORIGINE DU 1 er MAI...LUCY PARSONS DE CHICAGO
À l'origine du 1er Mai : Lucy Parsons,
la veuve des martyrs de Chicago
En hommage aux cinq martyrs de Chicago, le Congrès des ouvriers socialistes qui se tenait à Paris en 1889 instaura le 1er mai comme la Journée internationale des travailleurs et des travailleuses. L’année suivante, cette journée fut commémorée pour la première fois. Lucy Parsons était déjà connue comme la « veuve mexicaine des martyrs de Chicago ». Fille d’un Indien de l’Alabama et d’une Mexicaine noire, Lucy Gonzalez naquit esclave en 1853, dans un hameau du Texas, un territoire qui, cinq ans plus tôt, faisait partie du Mexique. Orpheline à trois ans, on l’envoya dans les champs de coton dès qu’elle fut en mesure de travailler. À dix-neuf ans, elle épousa Albert Parsons. Quasiment considérés comme un couple illégal, car la mixité raciale était pratiquement interdite dans les États du Sud, ils faisaient partie du petit nombre d’activistes pour le droit des Noirs. Pour ces deux raisons, les menaces de mort à leur encontre les obligèrent à partir pour Chicago en 1873. Pour survivre, Lucy confectionnait des vêtements pour femmes et il travaillait dans une imprimerie. Elle se mit à écrire pour des journaux syndicaux, sur des sujets tels que le chômage, le racisme, ou le rôle des femmes dans les organisations politiques.
La militante Lucy fut très bien accueillie par les ouvrières, notamment dans les fabriques textiles, là où l’exploitation était la plus féroce. Avec le soutien d’Albert, elle participa à la création de l’Union des femmes ouvrières de Chicago, reconnue en 1882 par l’Ordre des nobles chevaliers du travail. Un grand triomphe : jusqu’alors, le militantisme féminin n’était pas admis.
La lutte pour la journée de huit heures devint la principale revendication nationale. Les travailleurs appelèrent à une grève pour le 1er mai 1886. Lucy et Albert défilèrent avec leurs enfants. Ils étaient tendus et prudents : dans l’éditorial du Chicago Mail, Albert et un autre compagnon de lutte étaient taxés de « dangereux voyous en liberté ». Et le journal exigeait : « Dénoncez-les aujourd’hui. Ne les perdez pas de vue. Signalez-les comme personnellement responsables de toute difficulté qui pourrait survenir. » À Chicago, où les conditions de travail étaient pires que dans d’autres villes, les grèves et les mobilisations se poursuivirent.
Le 4 mai, lors du rassemblement organisé au Haymarket Square, Albert prit la parole. Il restait quelque deux cents manifestants sur la place lorsque la police chargea. Une bombe de fabrication artisanale explosa, tuant un officier. Les forces de l’ordre ouvrirent le feu. On ne connut jamais le nombre exact de morts. L’état d’urgence et le couvre-feu furent décrétés. Les jours suivants, des centaines d’ouvriers furent arrêtés. Certains furent torturés. Sur les trente et une personnes mises en examen pour l’affaire de la bombe, huit furent incriminées. Le 21 juin, le procès débuta. Après s’être entretenu avec Lucy, Albert se présenta face à la cour pour déclarer : « Vos honneurs, je suis venu afin que vous me jugiez avec tous mes compagnons innocents. » Le procès ne fut qu’une mascarade, aggravée par la campagne de diffamation lancée par la presse. Ce fut un véritable lynchage. Le jury déclara les huit accusés coupables. Cinq, dont Parsons, furent condamnés à mort par pendaison.
José Marti, futur apôtre de l’indépendance de Cuba, assistait au procès. Le 21 octobre, dans un article publié par le quotidien argentin la Nacion, il décrivit le comportement de Lucy lorsque la sentence fut prononcée : « La mulâtresse de Parsons est là, inflexible et intelligente comme lui, celle qui ne cille pas des yeux même dans les pires situations, qui parle avec une vibrante énergie dans les rassemblements publics, qui ne s’évanouit pas comme les autres, qui ne laisse apparaître aucun mouvement sur son visage lorsqu’elle entend la condamnation féroce (…). Elle appuie une joue contre son poing fermé. Elle ne regarde pas, ne répond pas ; on remarque un tremblement croissant de son poing… »
Pendant presque un an, Lucy, accompagnée de ses enfants, parcourut le pays pour faire connaître la vérité, suscitant un immense mouvement de solidarité. Mais le 11 novembre 1887, la sentence fut exécutée. « Tu es une femme du peuple, et je te confie au peuple… » lui a écrit Albert avant de mourir. Les patrons appliquèrent la journée de huit heures. Le sacrifice des martyrs ne fut pas vain. Après la mort de son époux, Lucy continua à organiser les ouvrières. En juin 1905, lors de la création de l’Organisation des travailleurs ouvriers du monde, à Chicago, parmi les douze femmes présentes, Lucy fut la seule à prendre la parole. « Nous autres, les femmes de ce pays, nous n’avons aucun droit de vote. Le seul moyen est de prendre un homme pour nous représenter (…) et cela me paraîtrait étrange de demander à un homme de me représenter (…). Nous sommes les esclaves des esclaves… » Elle répétait que la libération des femmes n’aurait lieu qu’en luttant avec les hommes pour l’émancipation de la classe ouvrière. À quatre-vingts ans, elle continuait à conseiller, à former. En février 1941, à quatre-vingt-huit ans, elle fit sa dernière apparition publique et l’année suivante, déjà aveugle, elle fut surprise par la mort dans l’incendie de sa maison. Même morte, la police la considérait encore comme une menace, « plus dangereuse que mille insurgés » : ses milliers de documents et livres furent saisis.
Hernando Calvo Ospina Auteur de Latines, belles et rebelles, aux Éditions le Temps des Cerises. 2015, 200 pages, 15 euros.
18:36 Écrit par poutargue dans International, National | Commentaires (0) | Lien permanent | Facebook |
29 avril 2015
JOURNÉE DU SOUVENIR ET DE LA DÉPORTATION A GIGNAC LA NERTHE.
Dimanche 26 avril 2015, le 70 ème anniversaire de la Déportation a donné lieu à une cérémonie du souvenir déclinée en deux lieux différents. Le défilé, porte drapeaux en tête, est parti de la place de la mairie et s'est rendu tout d'abord au Monument aux morts dans le vieux cimetière.
Le maire Christian Amiraty est intervenu en rappelant la signification de cette journée du souvenir, afin que les générations n'oublient pas l'horreur de la déportation sous le joug nazi fasciste. Au nom de la Fédération des Déportés, Christine Potard (fille d'Emile Balaguer déporté gignacais) a lu le message national de la Fédération.
Le cortège s'est rendu en suite à la Stèle Marcel Paul pour une deuxième cérémonie à la mémoire de Marcel Paul, ancien ministre communiste de la Libération, résistant et déporté; des gignacais déportés, notamment Emile Balaguer et Daniel Alban Guichard.
Alain Croce, adjoint au maire, a rendu hommage à ces 3 personnages. L'élu communiste a retracé le parcours de Marcel Paul, puis celui de Guichard et celui de Balaguer.
Christine Potard a lu avec émotion le témoignage écrit par son père Emile Balaguer, rescapé des camps de la mort, notamment son évasion et son retour sur un char d'assaut.
Gilbert Guichard a retracé ces durs moments vécus par son père Alban, alors travailleur des PTT, employé aux télécommunications dont il sabordait les réseaux comme acte de résistance.
L'émouvante cérémonie s'est terminée par un poème à leur "papi" lu par les arrières petits enfants d'Emile Balaguer suivi de l'interprétation du chant "Nuit et brouillard" de Jean Ferrat, accompagné à la guitare et au chant par la famille Balaguer, enfants, petits et arrières petits enfants.
Un apéritif convivial situé dans le parc près de la mairie a conclu cette cérémonie chaleureuse et émouvante, totalement ignorée par les élus et partisans du Front National. C'est une habitude selon les cérémonies, on comprend pourquoi...
A. C
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Extraits du discours prononcé à la Stèle par A. Croce :
"... Au moment où resurgissent en France ou en Europe, les thèses les plus révisionnistes voulant effacer cette partie tragique de notre histoire, il y a quelques semaines à peine, était à nouveau réaffirmé par le fondateur historique du FN « le détail de l’histoire » qu’ont été les chambres à gaz. Il est donc bien de rappeler pour les générations actuelles et futures, cette tragédie vécue qui fait partie de l’histoire sombre de l’humanité. C’est un devoir de mémoire pour ne pas oublier. Jean Jaurès disait « qu’un peuple sans mémoire est un peuple sans avenir. »
La déportation en France, c’est prés de 162 000 déportés, hommes et femmes, répartis en 86 827 personnes, pour la plupart arrêtées par mesure de répression, figurant dans le livre mémorial de la fédération des déportés et 75 721 déportés en tant que Juifs, recensés par Serge Klarsfeld dans Le Mémorial de la Déportation des Juifs de France, dont il faut rappeler que seuls 3% sont rentrés.
... le régime collaborateur de Vichy qui envoyait dans les camps, les résistants politiques, socialistes, communistes, progressistes, homosexuels, tziganes et ce, quelle que soit leur nationalité.
Marcel Paul a été trouvé enfant le 12 juillet 1900 dans le 14 ème arrondissement de Paris où il avait été abandonné, il travaille à l'âge de 13 ans, Il milite à 15 ans dans les Jeunes Socialistes, contre la guerre. Il occupera d’importantes fonctions syndicales, au poste de secrétaire général de la Fédération des services publics CGTU. En 1932, il est violemment agressé à la sortie d'une réunion syndicale du personnel soignant de l'Hôtel Dieu. Une infirmière qui l'accompagne, Edmée Dijoud, est tuée. Il sera élu communiste aux élections municipales de 1935 dans le 14e arrondissement de Paris.
En 1939, fait prisonnier, il s'évade deux fois. Il rejoint la Bretagne, où il organise les premiers actes de résistance, puis revient à Paris. Il est arrêté en novembre 1941. Il est ensuite transféré à la prison de la Santé. Jugé en février 1943 par la section spéciale, il est condamné à quatre ans de prison. À l'été 1943, il est transféré, avec d'autres détenus, à la centrale de Fontevraud. Livré en février 1944 aux Allemands, Marcel Paul tente une nouvelle fois de s'évader. Il est déporté le 27 avril 1944 à Auschwitz, où un matricule lui est tatoué. Le 14 mai, il est transféré à Buchenwald avec les hommes de son convoi.
Dans le camp, il devient l'un des chefs de la Résistance clandestine ». Il sauve ainsi de nombreux déportés français, dont Marcel Dassault, ingénieur, entrepreneur, homme politique de droite. A sa sortie des camps il n’arrête pas ses activités.
En octobre 1945 il crée avec le colonel François Henri Manhes adjoint de Jean Moulin, la FNDIRP et cela pour témoigner au nom de victimes des camps
Nommé ministre de la production industrielle le 21 novembre 1945, dans le gouvernement de Charles de Gaulle, où il restera un an à ce poste. Le 2 décembre 1945, il vote la nationalisation de la Banque de France et des organismes de crédit. Le 27 mars 1946, il propose la nationalisation de l'énergie et organise la création d'EDF - GDF, qui est votée le 8 avril 1946. En novembre 1946, il est élu député à l’Assemblée Nationale.
Voulant se consacrer plus totalement à sa mission syndicale, il démissionne de son mandat de député le 20 avril 1948.
Il est nommé officier de la Légion d’honneur en avril 1982. À l'issue de la cérémonie du 11 novembre 1982, place de l’Etoile à Paris, il est pris d'un malaise fatal. Il meurt chez lui quelques heures plus tard.
Daniel Alban GUICHARD, né le 29 décembre 1910 à Gignac-la-Nerthe fut Résistant et déporté. Adjudant, opérateur radio à l’aérodrome d’Aulnat près de Clermont Ferrand, il était chargé du matériel de transmission sous contrôle allemand et à ce titre a volontairement envoyé des messages erronés. D’une famille de gauche, il est arrêté et interné le 4 juillet 1944, il a été déporté au mois d’août à Buchenwald sous le matricule 78.477. Il a ensuite été transféré à Halberstadt où il est resté du 6 octobre 1944 au 12 avril 1945. Après un passage à l’Hôpital américain, il est rentré à Paris le 6 mai 1945.
En 1956, Daniel Alban Guichard a reçu la Médaille de la France libérée pour sa participation à la Libération de la France. La médaille militaire lui a ensuite été attribuée, accompagnée de la Croix de Guerre avec Palme.
Nous lui rendons hommage ce matin en présence de sa famille et de son fils Gilbert, conseiller municipal.
Emile Balaguerest né le 12 avril 1922 à Toulouse. Il a 5 ans quand avec sa famille, ils s’installent à Gignac La Nerthe. Ses grands parents y sont venus travailler pour la construction du tunnel du Rove. En janvier 1941, il se rend à son travail, à l’aéroport de Marignane, il a alors un peu plus de 18 ans lorsqu’il est arrêté. Il est jugé au Fort St Nicolas à Marseille par un tribunal d’exception et condamné à 5 ans de prison et 10 ans de privation de ses droits civiques. Le motif : membre des Jeunesses Communistes, il distribue avec des jeunes, des tracts subversifs pour refuser d’aller dans les camps de jeunesse. C’était déjà un des premiers actes de la Résistance française.
Il est transféré à la centrale d’Eysses, réputée pour le combat mené à l’intérieur même de la prison par les résistants. Les prisonniers s’entretenaient physiquement en faisant des exercices pour pouvoir tenter ensuite de s’évader.
Il sera transféré à Compiègne dans un autre camp où il restera 3 jours et 3 nuits sans nourriture. Il ira ensuite à DACHAU, il fut transféré par la suite dans d’autres camps dont celui d’Allach- Untermenzing, nom d’un des 25 secteurs de la ville de Munich. Au total, il fera 3 ans et demi de prison en France et un an à Dachau et à Allach où il y avait une terrible maladie, le typhus. Il reviendra en France en mai 1945. Tout le monde à Gignac le croyait mort, ses parents aussi. Les Jeunesses communistes de Gignac avaient été dissoutes par la collaboration.
Emile a raconté avec émotion le retour dans sa famille un jour de bal à Gignac, son accueil en gare par le maire communiste de Gignac, Célestin ARIGON, dont il deviendra par la suite un élu au conseil municipal.
Emile resté fidèle au PCF, se souvenait de tout. Au collège Petit Prince il donnait des conférences sur la déportation pour les jeunes.
La jeunesse, c’était pour lui une obsession permanente. Il était soucieux de leur avenir, inquiet du développement des idées xénophobes, racistes et fascisantes, toujours aussi vivaces. Rappelons-nous ce que disait Berthold Brecht,
« Le ventre est encore fécond d'où a surgi la bête immonde. »
Nier ou vouloir oublier encore aujourd’hui les moments terribles de l’humanité, c’est courir le risque de leur résurgence. Comment ne pas rappeler ici, en cette date anniversaire centenaire, la reconnaissance attendue par tout un peuple, pour que le gouvernement turc reconnaisse enfin 100 ans après, le génocide arménien de 1915 qui fit 1 500 000 victimes ?
Se souvenir, c’est ne pas oublier, c’est reconnaître pour permettre la réconciliation, c’est construire un avenir meilleur..."
17:37 Écrit par poutargue dans Alain a écrit, localité, National | Commentaires (0) | Lien permanent | Facebook |
16 avril 2015
LA MARSEILLAISE EST SAUVÉE.
La Marseillaise vivra. Renaissance annoncée
Justice. Le tribunal de commerce de Marseille a accepté l’offre de reprise de « La Marseillaise » par les Éditions des Fédérés. Malgré un coût social très lourd, le projet de relance est très prometteur.
Ce 15 avril 2015 fera date dans la déjà longue et riche histoire de La Marseillaise. Dans son jugement rendu public hier, le tribunal de commerce de Marseille a déclaré « recevable l’offre de reprise » du quotidien « présentée par la SAS les Éditions des Fédérés » et « ordonne la cession de l’entreprise Seilpca au profit des Éditions des Fédérés ». Derrière la sécheresse du vocabulaire juridique, la décision judiciaire est sans ambiguïté. La Marseillaise est sauvée. Elle vivra et continuera la mission progressiste confiée par ses fondateurs il y a 70 ans.
Dans les locaux du quotidien, parmi le personnel mais aussi tous ceux -lecteurs et amis- qui se sont engagés pour la survie du journal, la nouvelle a été accueillie avec soulagement. Certes, ils l’attendaient puisque le procureur et l’administrateur judiciaire avaient émis chacun un avis favorable à la reprise mais l’officialisation referme enfin la porte de l’une des périodes les plus douloureuses de notre histoire.
Une porte qui malheureusement ne sera pas rouverte pour les 90 salariés dont les emplois sont supprimés puisque les Éditions des Fédérés ne reprennent que 117 postes sur 208 actuellement. Les syndicats SNJ-CGT et Filpac-CGT sont pleinement engagés à leurs côtés pour que leurs droits soient totalement respectés.« C’est un déchirement », reconnaît Pierre Dharréville, Président des Fédérés, journaliste, écrivain, qui occupe également les fonctions de Secrétaire départemental du PCF dans les Bouches-du-Rhône.
Cette « renaissance » de La Marseillaise intervient après plusieurs mois d’indécision suite à la mise sous redressement judiciaire en novembre dernier. Pour ce redémarrage, deux repreneurs s’étaient portés candidats. Les Fédérés (le 15 janvier) mais aussi les Nouvelles Éditions Marseillaises (le 24 février). Mais ces dernières, dont les propositions avaient pu susciter certaines illusions, ont déclaré forfait le 3 avril dernier dans l’incapacité de présenter un plan financier crédible.
Une vitrine du pluralisme
À l’inverse des Fédérés qui, malgré les nombreux obstacles rencontrés, ont élaboré un projet d’entreprise cohérent qui assure tout à la fois le respect de la vocation éditoriale de La Marseillaise et garantit sa pérennité économique et financière. Après négociations, le repreneur a ainsi obtenu le soutien du Fonds de développement économique et social et des prêts bancaires de la Caisse d’Épargne, de la Société Marseillaise de Crédit et du CIC.
Reste maintenant à construire au quotidien cette renaissance. Le projet de reprise s’articule autour de trois axes, explique Pierre Dharréville : le support papier, le développement du numérique et la présence du titre dans la société. Dans la prochaine période, les lecteurs pourront visualiser les premiers changements.
Des changements qui seront portés par l’ensemble du personnel, très mobilisé pour sauver le journal et qui le restera dans l’élaboration du nouveau projet. « Nous voulons bâtir ensemble La Marseillaise de demain », soulignait hier un journaliste de la rédaction marseillaise. Une mobilisation qui concernera aussi la question des salaires et des conditions de travail.
Dès hier, des messages de soutien nous ont été adressés. Notamment par les responsables de la fédération communiste mais aussi la Députée socialiste Marie-Arlette Carlotti et le Président du Groupe socialiste au Conseil municipal de Marseille. Tous se félicitent d’une victoire pour la liberté d’expression et le droit à l’information. Plus que jamais, La Marseillaise sera la vitrine du pluralisme au cœur de Marseille, de la Provence et du Languedoc.
Christian Digne (La Marseillaise, le 16 avril 2015)
La Une (ci-dessus) a été réalisée par le dessinateur de BD Edmond Baudoin qui a tenu à réaliser ce geste de soutien de longue date à notre journal. Edmond Baudoin a été lauréat du Festival de la bande dessinée d'Angoulême à trois reprises.
17:51 Écrit par poutargue | Commentaires (1) | Lien permanent | Facebook |