07 février 2013
SUIVEZ LE CONGRES DU PARTI COMMUNISTE FRANCAIS EN DIRECT.
Le 36e Congrès du PCF qui se tient d’aujourd’hui à dimanche, à Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), s’ouvre dans un climat de large unité des communistes autour de la proposition de poursuivre la stratégie du Front de gauche. L’enjeu des discussions pour les militants est donc ailleurs : il s’agit de gagner la bataille du changement souhaité dans les urnes par les Français l’an dernier. Voir dossier dans le journal l'Humanité ou La Marseillaise d'aujourd'hui.
Suivez le congés du PCF en direct (live) à partir de ce jour à 14 H 30 avec le discours de Pierre Laurent en ouverture du congrés.
12:20 Écrit par poutargue dans National | Commentaires (2) | Lien permanent | Facebook |
05 février 2013
Rythmes scolaires : un vrai-faux débat ?
Aprés la journée nationale d'action des enseignants du 31 janvier, la publication de l'article publié sur ce blog a suscité des interrogations et débat. Cet interview publié dans le journal l'Humanité peut ainsi prolonger celui-ci.
Interview de Stéphane Bonnéry, maître de conférences en sciences de l’éducation à l’université Paris-VIII.
Annoncée pour la rentrée 2013, la réforme des rythmes scolaires en primaire, qui ajoute une demi-journée d’école et impose 5 h 30 de cours par jour au maximum, rencontre l’opposition de la communauté éducative.
En l’espace de deux mois, le relatif consensus autour de la nécessité de réformer les rythmes scolaires en primaire, devenus intenables depuis le passage à la semaine de quatre jours, a volé en éclats. Devant le manque d’ambition et les incertitudes entourant ce projet, enseignants, parents d’élèves et collectivités locales s’en sont peu à peu détournés, allant jusqu’à rejeter le projet de décret présenté début janvier devant le Conseil supérieur de l’éducation. Mardi dernier, une grève a rassemblé plus de 90 % des enseignants des écoles parisiennes. Pour l’instant, Vincent Peillon ne lâche rien. Mais les questions s’aiguisent : quel danger cache le rôle accru des communes ? Et ces rythmes scolaires, dont le ministre fait l’un des piliers de sa « refondation », sont-ils si cruciaux dans la réussite scolaire ?
La réforme des rythmes scolaires est censée aider à une meilleure réussite scolaire des élèves. Selon vous, le projet actuel (quatre jours et demi, 5 h 30 par jour) le permet-il ?
Derrière la question trompeuse des rythmes réside un vrai défi. Les savoirs vont croissant dans la société, les futurs adultes devront avoir davantage de connaissances et de maîtrise des différentes formes de réflexion. La vraie question est : « Est-ce que l’on veut préparer tous les élèves et à quelle condition est-ce possible ? » Les gouvernements précédents ont fait le grand écart. D’un côté, les programmes du primaire accumulent de nouvelles disciplines – langue, « éducation à »… – et chaque matière voit une élévation des exigences : comprendre et pas seulement retenir, apprendre à déduire des savoirs à partir de documents… (1). De l’autre côté, le temps scolaire a diminué de deux ans avec l’effet conjugué de la déscolarisation des enfants de deux ans et la suppression du samedi matin en primaire. Ainsi, la droite a coupé le programme en deux : ce qui est obligatoire – le socle commun – et ce qui est renvoyé hors du temps scolaire. Interpréter l’échec scolaire en termes de « rythmes », c’est aller dans le même sens, en faisant croire que l’explication vient de capacités innées des enfants à être rapides ou lents dans l’apprentissage, donc que les objectifs doivent être différenciés. Les recherches montrent que ceux qui sont jugés « rapides » dans l’apprentissage le sont parce qu’ils ont déjà été familiarisés hors de l’école aux apprentissages scolaires, en intensifiant les « écoles » de musique, de danse, etc., en plus de l’aide aux devoirs parentale ou des cours privés. Il n’y a donc pas de « rapidité » individuelle, mais un temps d’entraînement différent à l’apprentissage scolaire. Ce temps d’entraînement doit être dans l’école et non en dehors, pour enseigner à tous la même chose. Bien au contraire, la réforme ne récupère pas les deux années supprimées par la droite. Elle répartit les 24 heures hebdomadaires des profs autrement et ajoute des heures faites par des contractuels.
Le gouvernement a-t-il eu raison de faire des rythmes une priorité de sa refondation ? Est-ce si indispensable pour la réussite des élèves ?
En collège, les élèves alternent souvent entre des journées surchargées et d’autres presque vides. Il n’y a aucune progressivité du travail tout au long de la semaine. Or, la réforme ne s’en soucie pas. C’est bien la preuve que les rythmes ne sont qu’un prétexte… Prétexte à quoi ? On peut s’interroger : faire finir les professeurs des écoles de plus en plus tôt l’après-midi conduirait-il à ce qu’on leur fasse compléter les services au collège, tandis que leurs écoliers seraient confiés à des vacataires municipaux ?
La réforme renforce le rôle des collectivités. Cette territorialisation n’est-elle pas dangereuse ?
Pour être rapide, je dirais qu’il faut un service public du périscolaire, pour encadrer les devoirs, l’application de ce qui a été appris en classe, mais pas pour enseigner ce que l’école n’a pas le temps d’enseigner. Cette réforme-là dénationalise l’éducation nationale, en la transférant aux communes, d’où des inégalités territoriales. Le choix laissé aux maires entre mercredi et samedi matin est une étape pour que d’autres décisions scolaires soient municipales.
Sur cette question des rythmes de l’enfant, que préconiseriez-vous comme mesure ?
Les animateurs ont un vrai métier d’éducation par les loisirs, ne les réduisons pas à des sous-enseignants. Faisons l’école à l’école : cessons la réforme des rythmes et faisons celle de la démocratisation. Il faut du temps pour apprendre, et le même pour tous en classe afin d’apprendre ensemble. Récupérons les deux années de scolarité que la droite a supprimées. Arrêtons de faire perdre du temps aux profs (projets de financements, réunions administratives…) pour qu’ils le consacrent à la classe, à la formation et à leur réflexion. Il faut enseigner à tous les élèves les savoirs complexes et les formes de raisonnement qui préparent aux études longues : tous peuvent à la fois comprendre et retenir, développer leur esprit critique. Pour cela, il faut de la progressivité et pas de la surenchère permanente sur les exigences. L’école doit se baser sur le modèle de l’élève qui n’a que l’école pour apprendre les choses scolaires. Transformons les programmes et la pédagogie dans une visée de démocratisation : que doivent savoir en commun tous les futurs citoyens ? Redonnons une cohérence globale aux programmes à partir de là plutôt que d’ajouter des disciplines et des objectifs isolés les uns des autres. En leur faisant apprendre « en vrai », ils s’ennuieront moins, fatigueront moins, et leur famille se substituera moins à l’école.
(1) Voir le dossier de la Pensée n° 372 qui vient de sortir
07:58 Écrit par poutargue | Commentaires (0) | Lien permanent | Facebook |
01 février 2013
Baisse du taux du livret A à 1,75% au 1er février: INJUSTE !
Les livrets A, LDD et livret jeunes sont les épargnes les plus populaires et les plus sûres. 48 millions de détenteurs sont les perdants de cette décision. Les dépôts sur livret A ont battu tout les records en 2012 et la hausse du plafond à permis aux épargnants un peu plus aisés de continuer à placer leur argent sur une épargne sécurisée, défiscalisée hors marchés financiers.
Alors que le gouvernement Ayrault a de nouveau augmenté le plafond du livret A, le portant à 22 950 euros contre 15 300 il y a 3 mois, soit une augmentation de 50 %, il vient de décider d'en diminuer la rémunération. Le taux d'intérêt du livret A passe de 2,25 % actuellement à 1,75 % au 1er février au lieu de 1,50% si la formule prévue par la loi avait été appliquée à la lettre.
Cette diminution est profondément injuste. Elle entraîne une perte de revenu pour les détenteurs de petits livrets, de loin les plus nombreux, puisque 46,6 % des livrets sont inférieurs à 150€, tandis que 8,5 % sont au plafond et concentrent 43,2 % de l'encours total. Simultanément, la capacité de défiscalisation du revenu produit par ce type de placement pour les détenteurs des plus gros livrets s'en trouve considérablement accrue.
C'est dire le besoin d'une réforme profonde de l'épargne réglementée de façon, non seulement à accroître la justice sociale, mais aussi à faire en sorte que ses encours servent beaucoup plus encore au financement du logement social, et de missions d'intérêt général, contre toute fuite vers le marché financier. Renforcer les circuits de financement échappant à l’emprise des marchés financiers serait l’un des objets que devrait viser un véritable pôle financier public.
15:30 Écrit par poutargue dans National | Commentaires (0) | Lien permanent | Facebook |