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09 novembre 2013

LA CORBEILLE (PERCÉE) DU PREMIER MINISTRE A MARSEILLE.

Réaction de Pierre Dharréville (extraits)

 

Marseille, le 8 novembre 2013

Parmi les annonces, l’accent est mis sur le financement d’une étude pour la prolongation du métro et tramway, notamment dans les quartiers Nord. Lorsque le gouvernement veut répondre aux attentes, il vient piocher dans les propositions des communistes. Tant mieux. Des milliers de pétitions ont été déposées en ce sens, c’est une première victoire de la population alors qu’on nous a toujours répondu que c’était impossible... Mais nous ne nous contenterons pas d’une étude. Il faut accélérer, il faut des engagements, il y a urgence.

Concernant la métropole, l’annonce d’un décret incorporant des maires à la commission de préfiguration ne suffit pas à changer la loi qui institue partout dans le pays des métropoles autoritaires qui vont rétrécir les possibilités d’intervention des citoyennes et des citoyens. Nous appelons les parlementaires à se prononcer contre cette loi qui abîme la démocratie et nous exigeons que toute modification des cadres démocratiques soit soumise à référendum. Tout se passe comme s'il fallait confier les choix à un petit nombre entouré de quelques experts choisis par eux. La politique doit être déterminée par le peuple !

 

Pierre Dharréville
Secrétaire départemental du PCF 13

Membre du comité exécutif national du PCF

 

Les 3 milliards introuvables de Jean-Marc Ayrault

 

 

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Les chroniques marseillaises de Christophe Deroubaix. La venue de Jean-Marc Ayrault était prévue de longue date. Elle s’inscrit dans la suite logique du comité interministériel de septembre 2012 et du vote du projet de loi de la métropole. Il s’agissait en quelque sorte de garnir la corbeille d’un mariage que certains (109 des 119 maires du département) jugent « forcé ». Qu’a annoncé le premier ministre ?

  • Gare, flics et crèches : le détail des mesures

Les transports représentent le dossier le plus lourd dans la sacoche du premier ministre. Il y a la nouvelle gare Saint-Charles souterraine et traversante d’où son coût important (2,5 milliards). Après ces lourds travaux, la gare ne sera plus un cul-de-sac. Les trains pourront tracer directement leur chemin vers l’est du département puis de la région. Le cadencement pourra ainsi être renforcé pour les TER au rythme de quatre par heure contre deux actuellement. On ne sera pas encore dans les fréquences du RER francilien mais ce sera déjà mieux pour les usagers.

Jean-Marc Ayrault a également annoncé le doublement partiel de la ligne ferroviaire Marseille-Aix et apporté son soutien au projet de prolongation du métro dans les quartiers nord mais aussi sud-est de la ville.

Le 7 octobre dernier, avait été signé le PPP (partenariat public-privé) qui permettra enfin de boucler le chantier de la rocade dite L2 permettant la jonction des autoroutes A7 et A 50.

Dans la « hotte » du premier ministre, il restait encore un peu de place pour la sécurité (80 policiers supplémentaires), l’emploi (53 agents de Pôle emploi supplémentaires, 500 emplois d’avenir et de nouvelles permanences Pôle emploi dans les centres sociaux des quartiers prioritaires), l’éducation (8 nouvelles classes en petite section de maternelle, dont 5 dans les quartiers nord, pour favoriser la scolarisation des moins de trois ans et 1000 places de crèches supplémentaires).

Enfin, le chef du gouvernement a décidé de revaloriser de la dotation de la métropole (lorsque celle-ci sera créée) : 50 millions d’euros. Ce qui équivaut à la réalisation d’un kilomètre de tramway.

  • Nuance : l’Etat soutient mais l’Etat ne finance pas tout

Ce bas-monde est ainsi fait que l’on peut jauger de l’engagement d’un acteur majeur (et l’Etat en est encore un) non seulement à ses promesses (elles engagent ceux qui les formulent, contrairement à la formule cynique de Pasqua) mais à ses financements. Le gouvernement parle d’un « plan à trois milliards », ce que reprennent un certain nombre d’articles depuis ce matin. Mais l’Etat n’en apporte qu’une partie. Sur la gare Saint-Charles, le gouvernement promet 800 millions sur les 2,5 milliards pour un projet dont l’horizon est, il faut le rappeler, 2030. Le premier ministre a également évoqué l’affectation de 370 millions pour les projets d’infrastructures ferroviaires, routières et d’accès au port. Soit 1,23 milliards de crédits d’Etat. Qui va financer le reste ? Le mystère reste entier.

Ainsi, de la prolongation du métro. Jean-Marc Ayrault y est favorable mais laisse le soin aux collectivités de se débrouiller. Sachant que l’aspect financier (un kilomètre de métro coûte 100 millions) a sans cesse servi à repousser la réalisation de ce projet de bon sens. Idem pour la ligne Marseille-Aéroport : l’Etat va participer aux études. Pas plus, pour l’instant.

Quant au milliard et demi du plan d’investissements d’avenir, aucune précision n’a été apportée sur les modalités de son utilisation. Comme disait la grand-mère de Martine Aubry : « Quand c’est flou… »

La partie immédiatement sonnante et trébuchante se monte à exactement 37 millions d’euros. Il s’agit d’un plan d’urgence pour les équipements publics (5 millions), les places en crèche (3,8), la santé (3,5), la cohésion sociale (2) et les équipements sportifs (1,4).

  • Les réactions

Sans surprises, elles sont diverses. Patrick Mennucci, le candidat socialiste à la mairie de Marseille, y voit « le plus grand effort jamais effectué pour une ville française ». Rentrée dans le rang après avoir fait huer le nom du premier ministre au soir du second tour des primaires, Samia Ghali a estimé : « Aujourd’hui, Marseille et les Marseillais ont gagné l’aide de l’Etat, c’est un juste retour des choses ».

Jean-Claude Gaudin joue l’équilibriste. S’il s’agit de « bonnes nouvelles pour les Marseillais », le maire sortant y discerne « la reconnaissance et la poursuite de projets que je porte, depuis longtemps, avec ma municipalité » (sic). La visite du premier ministre n’en était pas moins « une tournée électorale destinée à soutenir le candidat socialiste ». Et Gaudin de jouer les « monsieur Plus » : il aurait voulu que le chef du gouvernement s’attaque à « des problèmes plus immédiats » : « l’avenir de la SNCM (…) avec ses 3 000 emplois directs ou induits, la participation de l’Etat au financement du Bataillon des Marins-Pompiers que la Ville assume pour 70 millions d’euros, le fonctionnement de l’Opéra qu’avec 400 000 euros l’Etat aide misérablement (…), le Boulevard Urbain Sud dont toute la population du Sud et de l’Est de notre Ville connaît l’absolue nécessité ou encore le Stade Vélodrome pour lequel nous attendons toujours le versement des 28 millions d’euros promis par l’Etat" ainsi que "déblocage du budget d’Euroméditerranée ».

  le 8 Novembre 2013

La réaction de Jean-Marc Coppola

 

 

Marseille, le 8 novembre 2013

Jean-Marc Ayrault aime-t-il le pipeau ?

Le Premier ministre est venu à Marseille présenter son catalogue de Noël. Cette avalanche de propositions nécessite un tri entre les projets déjà en cours et le reste. Si le coût total des mesures annoncées s’élève à 3 milliards, il n’en est rien de la réelle participation de l’Etat. C’est une nouvelle fois les collectivités locales qui risquent de faire les frais de ce subtil habillage de l’austérité gouvernementale.

Pour autant, je suis particulièrement fier et satisfait que le Premier ministre reprenne à son compte le principe de prolongement du métro et du tramway. C’est une belle victoire de la mobilisation populaire enclenchée par la campagne de pétition lancée par les communistes des quartiers Nord et signée par des milliers de citoyens. Toutefois, seules des études sont évoquées et aucun engagement financier concret de la part de l’Etat.

Quant au projet pharaonique et extrêmement coûteux de réaménagement de la gare Saint-Charles, il est difficilement compréhensible qu’il soit traité comme une priorité à l’heure où les Marseillaises et les Marseillais attendent des politiques ambitieuses en termes d’emploi ou de logement.

De plus, le chef du gouvernement s’arc-boute la métropole Aix-Marseille à laquelle je reste fermement opposée car elle éloignera inévitablement les citoyens des lieux de décision et détériorera un peu plus l’image d’une démocratie décidément bien malade. Comment le gouvernement et ses représentants locaux peuvent-ils encore nous faire croire que cette institution de plus sera le remède miracle aux difficultés des populations du territoire ? S’ils cherchent réellement à résoudre les problèmes de transports, de développement économique, de sécurité, qu’ils s’adressent à celles et ceux qui les connaissent : les syndicats, associations, collectifs, les hommes et les femmes des quartiers.

A quoi aura finalement servi cette visite ministérielle pour les salariés de la SNCM, des Moulins Maurel, de Fralib ou encore les dizaines de milliers de jeunes à la recherche d’un travail ou d’une formation ? A pas grand-chose, pour rester optimiste.

Jean-Marc Coppola
Vice-Président de la Région délégué aux investissements régionaux
Chef de file du Front de gauche pour les municipales à Marseille

22:20 Écrit par poutargue dans localité, National | Commentaires (0) | Lien permanent |  Facebook |

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