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21 septembre 2015

LES ELUS COMMUNISTES MOBILISÉS CONTRE L’AUSTÉRITÉ IMPOSÉE AUX COMMUNES.

Dans le cadre de la journée nationale d'action du 19 septembre, à l'appel de l'AMF (Association des Maires de France), l'ADECR (Association des Elus Communistes et Républicains) des Bouches-du-Rhône tenait une conférence de presse en mairie du Rove.

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« Pour que vivent les communes »

 

 

Des élus communistes ou apparentés dans la bataille, convaincus que l’austérité imposée aux communes est un déni de démocratie.

« En première ligne et de longue date ». Ainsi les Maires communistes et apparentés de communes des Bouches-du-Rhône, ont-ils rappelé, lors d’une réunion en Mairie du Rove, organisée par l’association des élus communistes et républicains, leur engagement contre l’austérité qui gangrène aujourd’hui l’action des élus locaux et menace la vie quotidienne de leurs administrés. Et qui conduit à cette grande journée de mobilisation, à l’appel de l’Association des Maires de France contre la baisse des dotations d’État aux communes. « Trente-six mille Maires mobilisés », se félicite Georges Rosso, le Maire de la commune d’accueil, qui a pris une large part à cette opposition au sacrifice du bien-être de citoyens sur l’autel de la réduction des déficits publics exigée par l’Europe et appliquée sans vergogne par ce gouvernement.

Une République sans communes ?

« Si on laisse faire, je vous laisse imaginer ce que serait la République sans les communes », interroge Florian Salazar-Martin, Président de l’Association des Élus Communistes et Républicains et Adjoint au Maire de Martigues, dont il rappelle la contribution à la prise de conscience des citoyens du désastre économique et social que cette projection, pas si farfelue qu’il n’y paraît, entraînerait dans nos pratiques démocratiques, notre autonomie de décision et ce modèle français que beaucoup nous envient.

« Côté gouvernemental, nous ne sommes pas entendus », estiment unanimes les Maires, leurs Adjoints ou les Conseillers municipaux des communes du Rove, d’Ensuès-la-Redonne, de Septêmes-les-Vallons, de Belcodène, de Gignac et de Martigues qui, tout au long de la semaine, se sont retroussés les manches pour expliquer à leurs concitoyens la véritable portée et les conséquences immédiates de la baisse des dotations d’État (de 49 milliards d’euros à 21 milliards) sur leur vécu.

Patrick Pin, le Maire de la petite commune rurale de Belcodène n’y va pas par quatre chemins pour brosser concrètement le tableau d’une réalité qui peut sembler à beaucoup un improbable horizon. Et pourtant, voilà comment se traduira dans la commune cette saignée mortelle. Pour Belcodène, cela se traduira par 15 à 20% de moins. « Ce qui signifie que je ne pourrai pas mener à bien le projet pourtant bien utile de goudronner un chemin. Ou d’embaucher, comme nous avons coutume de le faire chaque année, des jeunes pour de petits jobs d’été destinés à embellir la commune. A Belcodène, d’ores et déjà une employée municipale est rémunérée pour faire le travail de la Poste. Même cet aspect de lien social, essentiel, est en danger. C’est inconcevable ». Autant dire que c’est toute la commune qui est condamnée.

Simulation au plus près de la réalité

Vision apocalyptique ? « Certainement pas », reprend Michel Illac, Maire d’Ensuès-la-Redonne qui a aussi pris le temps de faire une simulation sur les conséquences de la baisse des dotations d’État. Au bas mot, pour lui, moins 50%.« C’est ce que nous avons expliqué à nos concitoyens en leur adressant un bulletin spécialement consacré à cette question. Sans augmentation significative des impôts, nous serons contraints de fermer la crèche, ainsi que la bibliothèque. Finies les subventions aux associations et quant à la culture, aux fêtes, on pourra mettre une croix dessus. Quant aux "tatas" des écoles maternelles, nous serions contraints de nous en séparer. Notre choix de n’avoir procédé à aucune augmentation d’impôt, nous paraît pourtant bien légitime, compte tenu du niveau des vie des gens qui se dégrade ». Un choix partagé par ces Maires progressistes pour qui l’intérêt général passe avant celui du particulier. Désireux aussi d’en finir avec cette idée reçue d’édiles « accrochés à leurs "privilèges", comme un nombre navrant de médias et de politiques tentent de le faire croire », s’insurge Georges Rosso.

Et Patrick Pin de jouer cartes sur table en déclarant une rémunération qui n’atteint pas le SMIC. C’est que l’enjeu est de taille, poursuit Florian Salazar-Martin qui affirme en substance que l’on verrait d’un bon œil, dans l’optique de la métropole à laquelle au passage est opposée la quasi-totalité des Maires des Bouches-du-Rhône, une gestion de technocrates en lieu et place de ces maires qui savent ce que le mot proximité veut dire. « Cela est un véritable déni de démocratie »Patrick Magro faisait remarquer pour sa part « qu’une grande majorité des communes du département auront bien du mal à boucler leur budget ».

Et pourtant, conclut Florian Salazar-Martin, les élus communistes et républicains sont convaincus que le partage des richesses produites par la taxation des actifs financiers à 0,5% équivaudrait à récupérer les 28 milliards d’euros dont l’État veut priver les communes.

Reportage Gérard Lanux (La Marseillaise, le 19 septembre 2015)

 

 

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