16 juillet 2015
HOLLANDE ET LE FÉDÉRALISME...
Un corset de plus pour l’Europe
Les cendres sont chaudes encore. La démocratie a été brisée en Grèce, les droits sociaux dévastés, l’indépendance incendiée par un coup d’État financier conduit et planifié par Angela Merkel, indifférente aux prières rituelles de la France. Et c’est le moment choisi par le président de la République, le jour de la fête nationale, pour annoncer que nous irons « plus loin, bien sûr en cohérence avec l’Allemagne, sur le gouvernement économique ». François Hollande, non content d’avoir été traité comme opinion négligeable par la chancelière allemande, souhaite abdiquer plus encore de souveraineté populaire au profit d’un directoire qui profiterait de son éloignement pour instaurer un libéralisme à vie aux populations du continent. L’épisode grec dont l’épilogue n’est pas encore écrit plaide au contraire pour une refondation démocratique de l’Union européenne, pour une rupture du joug des marchés financiers, pour qu’il en soit fini de la mise en coupe réglée du continent par la rente allemande.
Le fédéralisme prôné par l’Élysée serait un corset de plus pour entraver les aspirations de transformation de la société, un ferment supplémentaire pour les poussées nationalistes et haineuses, un gouvernorat lointain dans les mains avides des oligarques. Face ce misérable calcul, on relit Jaurès : « Si le pays de France ne repousse pas avec horreur cette maxime flétrissante, génératrice de servitude et d’anarchie pour qui, afin de gouverner les hommes, il faut d’abord les tromper et ne s’établir sur les hauteurs de la montagne que pour faire rouler de plus haut, sur les peuples confiants, la pierre qui écrasera leurs espérances. C’est un problème moral ; c’est un problème vital qui est posé à la France. » Comment mieux dire ?
17:50 Écrit par poutargue | Commentaires (0) | Lien permanent | Facebook |
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