Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

01 avril 2015

ELECTIONS DÉPARTEMENTALES 2015. LES ÉLUS DU FRONT DE GAUCHE.

176 points d’appui pour l’alternative à gauche

Front de Gauche
JULIA HAMLAOUI
MARDI, 31 MARS, 2015
L'HUMANITÉ
Avec, à l’issue du second tour des départementales, 176 élus Front de gauche, le mouvement est loin d’être emporté par la vague bleue. 
Dans les cantons où il avait des candidats, il se présente même comme une force de résistance efficace à la droite et à l’extrême droite.

Alors que nombre de cantons et de départements ont été emportés par la droite lors du vote de dimanche, le Front de gauche a résisté au courant qui a entraîné les candidats PS vers de nombreuses défaites confirmant la sanction du premier tour à l’égard de la politique gouvernementale. « Le Front de gauche compte 176 conseillers départementaux en métropole, dont 166 PCF et apparentés. Le PCF et le Front de gauche sont donc la troisième force politique en termes d’élus, derrière l’UMP-UDI, le PS, et loin devant le FN », a dénombré hier, dans un communiqué, le Parti communiste, qui y inclut les 13 conseillers de Paris qui siègent aussi au titre du conseil départemental. Ce sont près de trois quarts de ses candidats en lice pour le second tour qui ont été élus. Sur 123 cantons, où une candidature du Front de gauche a été recensée par le secteur élection du PCF, pour ce second tour, il l’a en effet emporté dans 90, soit dans un peu plus de 73 % des cas.

 

« Face à la droite nous l’emportons dans 74 % des cantons »

« Nous avons un peu moins d’élus à l’issue de ces départementales », reconnaît Jacques Chabalier, en charge de l’organisation au PCF, qui dénonce « un redécoupage des cantons qui a mécaniquement entraîné cette perte, pour l’essentiel ». Avant le 22 mars, le Front de gauche comptait, en effet, 234 conseillers généraux sortants, relève l’historien Roger Martelli sur Regards.fr, dont 220 membres du Parti communiste ou apparentés. « Le Front de gauche avait des élus départementaux dans 61 départements ; ils sont désormais dans 37 départements, soit 24 de moins, pour l’essentiel perdus dès le premier tour », ajoute l’historien communiste, qui note dans le même temps une entrée du Front de gauche au « conseil départemental de l’Aveyron et de la Lozère ». Certes, le PCF et ses alliés ont perdu la majorité et la présidence de l’Allier face à la droite locale, mais le tout s’est joué à 48 voix dans un seul canton, quand l’histoire du département est celle d’une bascule régulière de droite à gauche et vice versa. Et alors que le Val-de-Marne était partout annoncé perdu avant le premier tour, la majorité de gauche l’emporte avec 18 élus du Front de gauche, 7 du PS, 2 divers gauche et 1 EELV .

Si ces résultats sont le signe d’une « bonne résistance », selon les dirigeants des forces du Front de gauche, le contexte n’en est pas moins jugé inquiétant. « Le paysage politique est très difficile au lendemain de cette élection marquée par un fort succès de la droite, une implantation du FN et une chute de la gauche. Mais nos résultats montrent plus qu’une bonne résistance », estime Jacques Chabalier. « Le résultat confirme la tendance du premier tour. Avec nos 9,4 %, voire 11,9 % sur les cantons où nous avions des candidats, on sentait bien que c’était surtout le PS qui subissait une défaite historique et que les candidats du Front de gauche tenaient bien leur rang », juge également Éric Coquerel, le coordinateur du Parti de gauche. « Nous avons avec le Front de gauche des points de résistance à la gauche du PS, mais globalement le résultat est un échec cuisant qu’il faut d’abord imputer à la politique gouvernementale », souligne pour sa part Clémentine Autain, au nom d’Ensemble.

Dans ce contexte, l’autre fait notable est à chercher du côté des duels avec le Front national. Dans les 46 cantons qui ont opposé l’extrême droite aux binômes dont au moins une composante appartient au Front de gauche, ces derniers l’ont emporté dans 43 de ces seconds tours. Dans le Nord par exemple, le PCF emporte ainsi les 5 cantons où le parti des Le Pen lui faisait face, affichant un score allant de 51,4 % à 58,66 %. De même, dans les 20 triangulaires de l’Hexagone qui opposaient le Front de gauche à la droite et l’extrême droite, il en emporte 15. « Ces résultats contredisent les théories fumeuses qui laissent penser que l’électorat FN viendrait de nos rangs », se réjouit Éric Coquerel. « Face à la droite nous l’emportons dans 74 % des cantons et dans plus de 90 % face au FN. C’est la preuve que nous avons su être bons rassembleurs », ajoute Jacques Chabalier.

Quant aux alliances que le Front de gauche avait nouées, avec un rassemblement inédit et des candidatures communes avec Europe Écologie-les Verts, Nouvelle Donne ou encore des militants du mouvement social et associatif, elles pourraient être le signe d’un retour « à un certain dynamisme », estime Éric Coquerel, malgré les désaccords stratégiques qui ont marqué l’entre-deux-tours (le PCF appelant au rassemblement de la gauche pour faire barrage à la droite et l’extrême droite, le PG refusant tout rapprochement avec le PS). « Mais il ne faut pas se rendormir sur nos lauriers, au contraire, il faut s’en servir pour rassembler plus largement », insiste le dirigeant du PG. Un avis cette fois unanime même si le débat reste ouvert. Quand Clémentine Autain prévient qu’il s’agit maintenant de « réussir à faire converger les nombreux appels » de ces derniers mois pour une alternative à gauche, Jacques Chabalier souligne « le défi d’ouvrir une voie nouvelle à gauche » dans une période post-électorale marquée par la « surdité du gouvernement, qui appelle à un élargissement de sa majorité sans rien revoir de sa politique »

15:26 Écrit par poutargue dans National | Commentaires (0) | Lien permanent |  Facebook |

Les commentaires sont fermés.