C’est durant la cérémonie des vœux que Christian Amiraty, maire de Gignac a fait cette annonce. Outre l’accolade très fraternelle entre Jean-Noël Guérini et Éric Le Dissès (maire de Marignane et candidat divers droite avec le soutien de l’UMP aux prochaines départementales), l’information principale a été sans conteste son discours, durant lequel il a annoncé officiellement son départ du Parti socialiste. Il s’en est expliqué longuement : « Je souhaite exprimer mes désaccords sur des mesures gouvernementales qui portent tort à toutes les communes de France, aux services publics communaux et donc à nos populations. Je dis mes désaccords sur la baisse très importante des dotations de l'État aux communes ! »
S’il dit comprendre le besoin « de faire des efforts collectifs pour enrayer ce déficit public qui se creuse d’année en année » il déplore qu’« une grande partie des efforts demandés portent sur les communes dont fait bien entendu partie Gignac, et c’est vous, c’est nous, qui devrions les payer, ces efforts ». La réalité constate Christian Amiraty, c’est que l'État « va récupérer par ponction 11 milliards sur les communes qui deviennent ainsi les variables d’ajustement des politiques budgétaires ». Comment les communes vont-elles boucler leurs budgets dorénavant ? Assurer la cantine ? La garde des enfants ? L’entretien de leur patrimoine ! « Oui, comment ? », s’interroge l’élu qui dénonce l’absence de réponses des services de l'État, voire un « débrouillez-vous avec ce qui vous reste après ces suppressions massives des dotations. Débrouillez-vous aussi avec le surcoût de frais de fonctionnement liés à la réforme des rythmes scolaires. Débrouillez-vous encore et toujours avec l’énorme pénalité financière qui est la nôtre à Gignac-la-Nerthe pour carence grave en matière de nombre de logements sociaux ». Et il pointe la décision de majorer « de manière ahurissante » la taxe foncière sur les propriétés non bâties, « soit 100 000 euros d’impôts par an pour un terrain d’un hectare ».
« Tout cela, je le refuse et je le dénonce, et je dis que ce n’est pas bon pour notre commune de Gignac-la-Nerthe », poursuit le maire. Et puis, il y a bien sûr l’incontournable question de la métropole « et donc la nécessité de conserver pour les maires ce lien de proximité avec la population » car Christian Amiraty refuse que tout se décide ailleurs, « dans une énorme instance loin des réalités que nous vivons au quotidien ».
Il affirme donc tirer ainsi « toutes les conséquences de ses désaccords. Je vous l’ai toujours dit mon premier parti c’est Gignac et c’est en toute cohérence entre mon sentiment profond et au nom de l’engagement que j’ai pris devant vous en devenant votre maire, que je me retire du Parti socialiste ».
Christian Amiraty siégera dans le groupe des indépendants à la Communauté urbaine de Marseille. Quant à l’avenir pour Gignac et malgré un budget contraint, les impôts n’augmenteront pas…
Joffret Melen
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