04 avril 2013
METROPOLE. Manifestation des personnels territoriaux à Marseille.
Une politique gouvernementale qui ne passe pas
A l'appel de la CGT, territoriaux et retraités se sont rejoint devant la Préfecture. Porteurs de revendications finalement très convergeantes.
Un symbole : les cortèges des territoriaux des Bouches-du-Rhône et des retraités CGT, l'un venant de la Mairie et l'autre de la Gare Saint-Charles, confluant à l'intersection de La Canebière et du cours Lieutaud pour s'écouler vers la Préfecture des Bouches-du-Rhône. L'organisation syndicale, à l'initiative de ces deux rassemblements, ne pouvait que se féliciter de cette convergence.
Devant la Mairie, plusieurs centaines d'agents territoriaux et d'élus du département sont venus dire leur rejet du projet de métropole. Légitimé par une réelle inquiétude que Maryse, employée municipale de la Ville de Martigues, exprime ainsi : « Que restera-t-il, si ce projet passe, de nos communes, de leurs acquis et de ces services de proximité qui font que, pour beaucoup de citoyens, il fait très bon y vivre ? Services sanitaires en danger voire bureaux de Poste équipements sportifs »…
Préserver notre patrimoine et notre identité
Un discours que Hélène Lunetta, Adjointe Radicale de Gauche au Maire d'Aubagne, reprend largement à son compte. « Nous voulons préserver notre patrimoine et notre identité. Nous ne sommes pas contre Marseille mais nous refusons de nous faire enlever tout ce qui nous appartient. Pour exemple, à Marseille, la situation des installations sportives est catastrophique. 40% des usagers des structures d'Aubagne sont des Marseillais. Nous ne sommes pas contre mais il faut que les adhérents des clubs locaux puissent continuer à en profiter pleinement. »
Hélène n'est pas la seule élue du département à s'indigner contre ce projet. Alain Croce, élu PCF de Gignac-la-Nerthe, soulignait « le danger qu'il représente contre les personnels et leur statut. L'acte III dit de décentralisation est en fait un acte de centralisation des pouvoirs et peut signifier à terme la disparition des communes. Il appartient au personnel de celles-ci et à la population de peser de tout leur poids pour s'y opposer. »
Ce ne sont pas les 109 maires du département qui renieront ses propos. André Molino et Georges Rosso, respectivement Maires PCF de Septèmes et du Rove, s'indignent de cette mise en place de la métropole à marche forcée. « Pourtant », soulignent-ils, « un tel mouvement d'opposition d'élus de toutes appartenances politiques est un événement historique. 109 maires sur 119, ce n'est pas rien, maison ne tient pas compte de leur opinion. »
Le personnel territorial ne compte pas en rester là : « Dès notre retour dans nos communes, nous allons continuer le travail sur le terrain. » Un travail qui fait que « dans la commune du Rove, 90% de la population s'opposent à la métropole », affirme Georges Rosso.
Pour leur part, les retraités, porteurs de leurs propres revendications, soutiennent sans réserve l'action des territoriaux. « Nous sommes concernés, au même titre qu'eux par les menaces qui pèsent sur les services publics », a tenu à souligner Michel, ancien cheminot. « Notre présence à leurs côtés est donc totalement légitime. »
Les mêmes revendications que les actifs
En colère mais sûrement pas résignés, les retraités CGT des Bouches-du-Rhône déplorent qu'on les « considère aujourd'hui comme une charge, alors que nous avons contribué notre vie durant à la création de richesses ». Pour preuve, la baisse continuelle de leur pouvoir d'achat. « Il y a huit ans, je percevais 1.500 euros de retraite. Cette somme n'a pas changé aujourd'hui », constate Rémy. Et Pierre Thiémé d'ajouter que « les revendications des retraités sont les mêmes que celles des actifs. La politique qui est menée aujourd'hui ne va pas dans le sens des intérêts des salariés et pour notre part, nous considérons que nos rémunérations sont des salaires différés. » Cet administrateur de Pôle emploi, bien au fait des problèmes de chômage « qui ne cesse d'augmenter », souligne que « les fermetures continuelles d'entreprises sont synonymes de la dégradation es couvertures sociales ». Pas la peine d'être devin pour comprendre qu'ils seront aussi dans la rue pour s'opposer à l'ANI.
Gérard Lanux (La Marseillaise, le 29 mars 2013
21:24 Écrit par poutargue dans National | Commentaires (0) | Lien permanent | Facebook |
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