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12 février 2013

Viande de cheval: les difficultés de la répression des fraudes (Humanité)

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Pour les syndicats et associations de consommateurs, le scandale de la viande de cheval retrouvée dans des lasagnes purs boeufs de la grande distribution souligne la difficulté des services de répression des fraudes, victimes des réductions drastiques de moyens et d'effectifs" à cause de l'austérité budgétaire et de la RGPP.

Les agents de la répression des fraudes étaient certes dès vendredi chez Spanghero et ce lundi chez Comigel, deux sociétés mises en cause dans le scandale. L'affaire met en lumière le manque de moyens dont dispose les services de la DGCCRF (répression des fraudes) pour lutter contre ce genre de tromperie à grande échelle.

600 emplois supprimés

"Les enquêtes de traçabilité, longues et complexes, nécessitent à la fois personnels et compétences techniques (connaissance des produits, des réseaux de distribution, analyse comptable, laboratoires spécialisés...)", a écrit le syndicat Solidaires CCRF&SCL dans un communiqué. Pour ce syndicat, le problème vient du fait que les structures de la DGCCRF ont été "largement rendues inopérantes par la Révision générale des politiques publiques (RGPP) et la Réorganisation administrative et territoriale de l'Etat".

600 emplois ont été supprimés ces cinq dernières années au sein de cet organisme, qui ne compte aujourd'hui "plus que 3.000 agents. Il est encore plus indispensable aujourd'hui que des mesures concrètes et rapides soient enfin prises par le gouvernement afin de rétablir, au service de tous, une véritable administration assurant le niveau de protection auquel les consommateurs sont en droit de prétendre", demande le syndicat.

Un tiers de budget en moins

De son côté, la CGT de la DGCCRF souligne qu'en "éclatant la DGCCRF en de multiples structures-DIRECCTE, DDPP, DDCSPP- la réforme de ce service de l'Etat a organisé l’inefficacité du service (sur les deux dernières années, la baisse d’activité a atteint 20 % contre une baisse d’effectifs de 8 %). (...) Il y a urgence à doter les laboratoires de la CCRF des moyens financiers et humains suffisants. Rappelons que depuis, 4 ans, il manque aux laboratoires 1/3 du bugdet d’entretien du matériel d’analyse. En effet, l’Etat a choisi de ne pas doter de moyens d’analyse ses laboratoires pour des raisons budgétaires".

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L'association de consommateurs CLCV va plus loin dans la demande de meilleurs services de répression des fraudes, en appelant à globaliser les efforts au niveau européen. "L'exigence de traçabilité ne suffit pas pour assurer une bonne gestion de crise", selon l'association, qui s'interroge sur le délai entre la détection du problème au Royaume-Uni (15 janvier) et l'identification des acteurs et les retraits de produits en France. "Nos chaînes alimentaires sont vulnérables car une fraude ou une défaillance en un point donné peuvent en cascade concerner des millions de consommateurs à travers l'Europe. Ces points de fragilité devraient être répertoriés et faire l'objet d'une vigilance accrue."

Intérêt des consommateurs

L'UFC-Que choisir espère que grâce à cette affaire, l'intérêt du consommateur va reprendre la main sur ceux des professionnels. Malheureusement, cela ne va pas de soi, déplore Alain Bazot, président de l'association:"Tout se passe comme si, parce qu'il n'y a pas de scandale sanitaire, le seul préjudice était celui de l'industrie. Les associations ne sont pas vues comme des acteurs. Mais on voit ce que ça donne quand on les (les industriels) laisse en autorégulation: ce sont bien eux qui pilotent les yeux fermés".

15:32 Écrit par poutargue dans International | Commentaires (0) | Lien permanent |  Facebook |

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