15 octobre 2012
MPM: Eau bien commun et territoire solidaire de la Métropole marseillaise.
Avec le groupe communiste à la communauté urbaine de Marseille Provence Métropole (MPM), auquel j'appartiens en tant qu'élu de Gignac La Nerthe, nous agissons depuis le début de la mandature (2008) pour que l'eau ne soit plus considérée comme une marchandise, mais un BIEN COMMUN de l'humanité. Les contrats de délégation de service public arrivant à terme, nous avons proposé de faire passer la gestion de l’eau dans le domaine public, afin que les énormes profits réalisés par les multinationales de l'eau reviennent au bénéfice des usagers devenus clients, vache à lait des actionnaires. Marc POGGIALE, élu de Marseille, vient d’exprimer notre position dans le numéro 1 de la nouvelle revue de la Communauté Urbaine de Marseille (MPMAG).
(Photo porteur d'eau au 19 ème siècle)
« A l’heure où un passage en force est tenté pour doter le territoire d’une institution centralisée et descendante comme remède miracle, nous souhaitons que l’arbre métropolitain ne cache pas la forêt des problèmes à laquelle est confrontée notre communauté urbaine.
Ainsi, nous avons proposé pour 2014 que MPM reprenne en main la gestion du service public de l’eau et de l’assainissement. Une large majorité du conseil de communauté a préféré repartir sur des gestions déléguées au privé pour quinze ans. L’eau restera une marchandise génératrice de beaux dividendes pour les actionnaires des grands groupes, qui se répercutent sur le prix à payer pour son usage.
Nous n’avons pas changé d’avis; mais, attachés à la transparence d’élaboration et au suivi des futurs contrats, nous avons fait depuis des propositions pour qu’ils répondent aux besoins de nos concitoyens.
Quatre en particulier :
1. La création d’un conseil citoyen associant les usagers aux choix et au contrôle du service public, doté de moyens autonomes inscrits au budget de MPM. C’est d’autant plus légitime que les usagers sont les seuls créanciers de ce service public. Cela dépend d’une décision politique de notre assemblée et d’une obligation faite au cahier des charges d’établir un rapport de coopération et de transparence avec ce conseil citoyen.
2. Une tarification sociale et progressive. Un chantier complexe, nous le savons. Mais, qui doit tracer les lignes ? Les délégataires à partir de ce qu’ils considèrent eux comme étant le juste prix englobant un haut niveau de rémunération de leurs actionnaires ? Où la collectivité en exigeant la synergie de trois objectifs:
> Harmoniser à la baisse le prix de référence du M3 afin de ne pénaliser aucun usager.
> Garantir aux foyers les plus démunis une dépense d’eau ne dépassant jamais 3% de leurs revenus pour un volume moyen de 120 M3 par an, par famille avec trois enfants.
> Construire une péréquation tarifaire en distinguant les usages en plusieurs paliers de volumes consommés : Eau vitale au prix coûtant hors taxes et redevances – Eau utile – Eau d’activité économique - Eau de confort
D’autres agglomérations s’y sont attelées. En faisons-nous un objectif social et écologique assortis de moyens à construire dans la durée des contrats ?
3. Une participation au développement de la coopération internationale pour rendre effectif le droit à l’eau et à l’assainissement pour des populations en souffrance, en inscrivant aux contrats des délégataires l’obligation d’abonder financièrement à la réalisation des projets de MPM, en reversant chaque année à MPM leurs quotes‐parts prélevées sur leurs bénéfices annuels après impôt, pour un total équivalent de 0,5% des ressources inscrits au budget annexe Eau et Assainissement.
4. Une variante de gestion du Canal de Marseille, en proposant la création d’une Société Publique Locale aux 20 communes ou agglos, hors MPM, à qui nous « vendons » l’eau par ce canal. Ce débat n’a pas eu lieu. Pourtant c’était une manière d’avancer vers un projet de mutualisation métropolitaine librement consenti.
Ces propositions sont toujours d’actualité. »
16:12 Écrit par poutargue | Commentaires (0) | Lien permanent | Facebook |
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