Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

17 septembre 2012

NI METROPOLE, NI METROPOLIS, C’EST TOUJOURS NON !

 

220px-Poster_-_Metropolis_01.jpg

 Le comité interministériel du 6 septembre sur le seul point Marseille, après le énième règlement de comptes qui a émaillé la cité phocéenne, va-t-il in fine accoucher d’une… Métropole ?

C’est la nomination d’un super Préfet de police aux pouvoirs étendus de même niveau qu’à Paris sauf qu’ici, il couvrira l’ensemble des Bouches-du-Rhône. Dépendant directement du ministre de l’intérieur, il aura des pouvoirs sur l’ensemble des forces de police et de gendarmerie. Soit, mais qu’en sera-t-il des moyens ?

Il semble que les promesses de campagne pour Marseille, aient été divisées par 2 lorsque l’on fait les comptes. Certes 205 agents supplémentaires, ce n’est pas négligeable, mais lorsque l’on y regarde de plus près, ce sont en fait 160 policiers affectés pour Marseille, 45 seront affectés à la gendarmerie, soit dans les zones gendarmerie hors Marseille et seulement 4 éducateurs.

Que restera-t-il pour la zone qui nous concerne Marignane – Gignac La Nerthe – St Victoret qui est une zone couverte par la police ?

Il manque déjà cruellement des effectifs, après les emplois supprimés sous l’ère Sarkozy.  Alors seulement des effectifs de police sur Marseille ? Car malgré tout, les décisions prises sont entachées par les économies budgétaires à réaliser.

L’ENFUMAGE DE LA METROPOLE

Ce même comité interministériel aurait donc trouvé la solution miracle en moins de deux heures : LA METROPOLE.

Cette même métropole combattue par les maires et l’ensemble des élu-e-s de gauche face à la réforme territoriale prônée par Sarkozy qui a été un des éléments qui a permis à la gauche de devenir majoritaire historiquement au Sénat, et qui n’est pas pour rien dans l’échec de Sarkozy aux présidentielles.

Alors que ce qui gangrène Marseille et au-delà, les villes de notre département, ce sont les questions liées à la pauvreté, à un chômage élevé, à une pénurie de logements, la cherté des loyers, les salaires ou retraites de plus en plus bas, la dégradation des services publics notamment dans les quartiers dits sensibles. Si ajoute des moyens de transports inadaptés pour les déplacements tels le métro doublant le tramway dans la ville centre ou le manque de liaisons cohérentes ville à ville…

EUREKA…. Métropole vous-dis je !

Quel rapport. Pourquoi sauter du coq à l’âne, si ce n’est pour d’autres buts inavoués ? Tous les présidents de communautés d’agglomération sauf celui de Marseille Provence Métropole, qui se sont réunis récemment se sont tous prononcés contre cette décision de Métropole. Ils sont par contre tous d’accord pour un pôle métropolitain qui serait davantage un pôle de projets communs et de coopération. Alors quid de cette Métropole que seul le MEDEF, via le patronat local et la Chambre de Commerce, réclame à cors et à cris ?

Est-ce une demande des élu-e-s et maires locaux non consultés pour l’occasion par un premier ministre qui est pourtant resté deux jours à Marseille ? Est-ce ce que souhaitent les populations des bassins concernés ?

Vraisemblablement pas, pour preuve la consultation des habitants du Pays d’Aubagne qui par référendum se sont prononcés contre à 96%, leur rattachement à cette Mégapole. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : une gigantesque Mégapole de 1,8 millions d’habitants dont l’inspiration libérale ne fait aucun doute. Au service de la « compétitivité », autrement dit de la concurrence effrénée entre les entreprises. Nous sommes là bien loin des solidarités entre les territoires mais plutôt leur mise en concurrence dans l’Europe de la finance et de l’austérité.

Seuls le maire actuel de Marseille et peut-être ses futurs concurrents sont pour.

En ce qui me concerne, en tant qu’élu de Gignac La Nerthe et élu communautaire à MPM (Marseille Provence Métropole), je me prononce CONTRE un tel projet dont les habitants de nos communes n’auront rien de positif à attendre d’un pouvoir centralisé à Marseille qui gèrerait quelques 90 communes.

Nous n’avons pas élu François Hollande pour qu’il mette en place ce que nous avons repoussé sous Sarkozy, nous ne l’accepterons pas !

Je me félicite que déjà plusieurs maires, de MPM y compris, se soient prononcés contre, comme notre nouveau député socialiste Vincent Burroni, maire de Châteauneuf Les Martigues  ou le maire communiste du Rove Georges Rosso, qui vient de faire une lettre ouverte au premier ministre qui résume les visées d’un tel projet.

Nous voulons de vraies réformes pour développer l’emploi, l’éducation, la santé, les services publics, le logement, les transports, la culture… Non pas une Métropole que l’on pourrait appeler… METROPOLIS *, comme le titre de la chanson de Starmania : « De New-York à Tokyo, Tout est partout pareil, On prend le même métro, Vers les mêmes banlieues, Tout le monde à la queue leu leu… Dans les villes de l’an 2000, la vie sera bien plus facile, on aura tous un numéro dans le dos et une étoile sur la peau… » Prémonitoire ? Ne laissons pas faire.

 Alain CROCE

Conseiller municipal,

Conseiller communautaire Marseille Provence Métropole

* Film de science fiction noir et blanc de Fritz Lang réalisé en 1927. "En 2026, Metropolis est une mégapole dans une société dystopique divisée en une ville haute, où vivent les familles intellectuelles dirigeantes, dans l'oisiveté, le luxe et le divertissement, et une ville basse, où les travailleurs font fonctionner la ville et sont opprimés par la classe dirigeante."

 Voir lettre Georges ROSSO, maire du Rove. Cliquer sur:

 lettre ouverte au premier ministre de Georges ROSSO.doc

17:02 Écrit par poutargue | Commentaires (2) | Lien permanent |  Facebook |

Commentaires

Salut Alain tout à fait d accord avec toi il faut tenir bon et ne rien lâcher jb

Écrit par : Saglietti jb | 18 septembre 2012

Oui Alain, la Métropole c'est la fin de notre démocratie de proximité. C'est la fin de nos communes et du rapport que chacune et chacun peut entretenir avec ses élus municipaux. C'est surtout la fin d'une certaine gestion au plus près des citoyens. Et même s'il y a redire sur cette forme de gestion, notamment au niveau du délégataire, ce n'est pas en créant une superstructure que nous résorberons les problèmes contemporains du mieux vivre ensemble, que nous développerons plus efficacement les services publics. Oui aux coopérations, non à Métropolis.
Thierry

Écrit par : Del Baldo Thierry | 18 septembre 2012

Les commentaires sont fermés.