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31 mars 2011

Intervention Jean-Marc Charrier au Conseil général

charrier1.jpgMonsieur le Président de séance, Chers Collègues,

4 jours après le second tour des élections cantonales, nous voila réunis pour la première séance de cette mandature qui nous mènera à 2014. Comment ne pas débuter mon intervention par une analyse de ce scrutin ? Comment ne pas rechercher, le message, les messages que les électrices et les électeurs, par des comportements divers, ont voulu nous adresser ? Comment ne pas s’interroger sur la nécessité d’apporter, toujours mieux, des réponses sociales, politiques, économiques, culturelles à la hauteur des besoins de nos concitoyens ? La lecture des résultats de dimanche ne doit pas se faire au travers d’un écran de fumée. Le phénomène d’abstention, qui n’est pas propre au 13, est bien sûr à souligner. A l’image des cantonales de 2004, des européennes et régionales de 2009 et 2010, se poursuit un mouvement de désintérêt de la politique lié aux situations sociales difficiles. Lié également au désespoir, aux déceptions, aux engagements non tenus et je pense là, aux promesses tant médiatisées du Président de la République en 2007 et à leur effet boomerang. Bien sûr, et pour l’essentiel dans les mêmes causes, le vote Front National a été fortement utilisé par les électeurs comme un vote de détournement, d’exaspération mais aussi d’adhésion. Si celui-ci est à ce niveau, il n’est malheureusement pas surprenant car il nous faut constater, en premier lieu, que le FN recueille moins de voix qu’en 2004 :

  • 400 voix de moins sur le canton de La Ciotat,

  • 200 dans celui des 5 avenues,

  • près de 500 de moins dans le canton de Notre Dame du Mont.

Sur Marseille : 24 779 voix en 2004 pour…

24 089 voix en 2011 soit 690 électeurs de moins.

Rappelons-nous qu’en 2004, le Front National était également présent au second tour dans les 11 cantons renouvelables de Marseille.


Ce qui favorise son score est un double élément :

  • L’abstention qui doit nous interroger puisque les électeurs FN se sont moins abstenus que les autres,

  • La réforme des collectivités qui, en imposant le seuil de 12.5 % des inscrits, repousse encore l’expression démocratique et encourage la dualité.

    Par contre, ce qui est inquiétant c’est le score du deuxième tour obtenu par les candidats FN. Par exemple, sur le canton de la Capelette, le candidat FN progresse de 1 200 voix. Où les a-t-il pris ?

    Il est des « Ni-Ni » qui pèsent et qui pèseront dans les consciences.

    Pour notre part, sans aucune hésitation, nos électeurs ont voté contre le FN comme à la Ciotat, Aubagne, Marseille et partout ailleurs. Si le score du Front National est revenu au niveau de 2004 c’est que nous n’avons pas réussi à apporter des réponses tout à fait crédibles aux difficultés quotidiennes des habitants,

    charrier2.jpgC’est qu’en jouant avec le feu certains se sont brulés les doigts !

    Mais c’est aussi parce que les électeurs qui ne se sont pas déplacés n’ont plus les moyens de mesurer l’enjeu, le poids de leur vote. Qu’ils ont l’impression, trop souvent, que leur voix ne compte pas. Et puis, comment croire à la force de son vote pour une collectivité territoriale essentielle à la vie sociale, lorsque durant toute la campagne des cantonales il n’était question que d’élections présidentielles ?

  • Quand le Président de la république répète à l’envie depuis 3 ans que les collectivités territoriales et les élus locaux sont trop nombreux, trop dépensiers ?

  • Quand depuis des mois, à tous les niveaux et dans tous les domaines, le secret de l’instruction est sans cesse violé,

  • Que le principe, fondamental dans une démocratie, du respect de la présomption d’innocence, est bafoué partout.

A commencer par Nicolas SARKOZY avec son meilleur ennemi Dominique de Villepin ou encore avec un ministre de l’intérieur condamné en décembre dernier pour atteinte à la présomption d’innocence.

Nous ne sommes pas le département le plus touché par l’abstention malgré ce que certains voudraient faire croire : la Seine Saint Denis connaît une abstention de 67 %, le Rhône et la Moselle de 62 %, et dix départements connaissent des taux d’abstention supérieurs à 60 % au premier tour.

Aucun élu FN ne siège dans notre assemblée et c’est une bonne chose !dessin FDG.jpg

Pour notre part, nos candidats ont mené une campagne audacieuse, porteuse de sens et de propositions et nous sommes la seule force présente dans cette assemblée qui connaît une progression électorale. Permettez-moi, malgré tout, de m’en féliciter. Ce troisième scrutin depuis 2007 a été une nouvelle fois un désaveu des politiques menées par le gouvernement. Car ici, comme dans le reste du pays, l’U.M.P. a connu une cinglante défaite ! Après les élections européennes, après les élections régionales, après le mouvement social d’une ampleur nouvelle de l’automne dernier, ces élections cantonales sonnent comme un nouvel ultimatum au gouvernement. L’entendra t-il ? Car malgré les contre feux qu’essaie vainement d’allumer une U.M.P. empêtrée dans ses contradictions, les gens que nous avons rencontrés durant cette campagne, celles et ceux que voyons au quotidien, de quoi nous parlent-ils ?

  • De logement, d’éducation, de santé,

  • De pouvoir d’achat, d’emploi, de formation

  • Des minimas sociaux inférieurs au seuil de pauvreté et des pensions de retraite qui ne permettent plus de vivre !

Voilà les vraies préoccupations quotidiennes de nos populations.

Mes chers collègues, ce scrutin nous place donc nous aussi, élus de la majorité départementale, devant de grandes responsabilités :

  • L’exigence de politiques sociales, solidaires renouvelées,

  • L’obligation de faire vivre une gouvernance, une démocratie départementale transparente et associant, toujours plus, les acteurs de la vie sociale, économique, culturelle et sportive,

  • La nécessité d’établir les règles d’un nouveau dialogue social interne toujours plus fort et porteur d’échange et de respect mutuel dans lequel nous sommes prêts à prendre toute notre place,

  • La réponse politique, avec tout le poids de notre institution, pour agir avec le monde économique mais aussi auprès de salariés en lutte, pour sauver nos entreprises comme c’est le cas actuellement pour Net Cacao ou encore FRALIB,

  • Agir pour défendre notre service public balayé mois après mois par la politique suicidaire de R.G.P.P. :

  • Suppression de postes dans l’éducation nationale,

  • Réorganisation judiciaire,

  • De pôle emploi,

  • De la CAF,

  • Et aujourd’hui des centres de Sécurité sociales qui disparaitraient du paysage local.

Nous avons besoin, les populations ont besoin, pour faire face à leurs difficultés, d’un service public fort, moderne.

 

logo FDG.jpgEt cette règle doit être la règle prioritaire de notre institution.

  • Poursuivre nos politiques sanitaires et se tenir auprès des centres mutualistes, acteurs sanitaires majeurs, nés de la solidarité, victimes aujourd’hui des politiques libérales,

  • Développer les atouts de la mobilité et du développement durable avec une réflexion novatrice en matière de transports, la relance du plan Départemental d’Elimination des Déchets que le tribunal administratif a cassé en 2008, l’ambition d’un plan climat territorial départemental en phase avec les besoins de notre temps,

  • Et bien sûr, renforcer l’effort en matière de solidarité et d’insertion et les moyens de la mise en œuvre de ces politiques centrales.

En ce sens, nous devons agir, de toutes nos forces, de toutes les forces de notre assemblée, pour que l’Etat paie sa dette à notre département et reverse, à l’euro près comme il le doit et comme il s’y est engagé, les dépenses de prestations de solidarité. Toutes ces exigences, nous les avons portées pendant la campagne électorale. Nous continuerons à le faire pour ces trois années à venir qui sont décisives pour notre institution, pour la démocratie et pour nos populations.

Nous sommes prêts à œuvrer sur toutes ces questions, dans tous les domaines et particulièrement sur les questions de démocratie et de services publics où nous prendrons toute notre place. Vous pouvez compter, mes Chers Collègues, sur cette détermination et notre exigence à apporter des réponses claires dans le cadre de nos orientations politiques, sociales et solidaires, environnementales au sein de la majorité départementale avec l’ambition d’avancer sur toutes les questions.

 

Je vous remercie.

 

21:46 Écrit par poutargue | Commentaires (0) | Lien permanent |  Facebook |

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