12 mars 2011
Jean-Marc Coppola
 Il ne se passe pas un jour sans que des « affaires » viennent souiller le débat politique. Enquêtes, gardes à vue,  ministres ou élus  locaux de toutes sensibilités passent à la barre  médiatique, dans la légitime  recherche de vérité et de justice. Faute  de preuve, la présomption d'innocence  est une règle fondamentale à  respecter. Même si, pour esquiver le débat,  elle est devenue parfois un trop pratique avocat. Dans  une société où  le culte du gagnant est érigé en valeur, où la réussite  sociale dépend du compte  en banque, avoir été condamné n'est plus un  obstacle à une élection. Dans un  monde d'injustices et d'inégalités  croissantes, de remise en cause des droits,  de destruction des biens  publics, de « détricotage » de modèles  sociaux qui ont pourtant fait la  preuve de leur efficacité, la concurrence et  l'écrasement de l'autre  sont édictés en moyen pour s'en sortir coûte que coûte,  avec comme  conséquences l'individualisme et le repli sur soi. Les  repères sont brouillés.
Il ne se passe pas un jour sans que des « affaires » viennent souiller le débat politique. Enquêtes, gardes à vue,  ministres ou élus  locaux de toutes sensibilités passent à la barre  médiatique, dans la légitime  recherche de vérité et de justice. Faute  de preuve, la présomption d'innocence  est une règle fondamentale à  respecter. Même si, pour esquiver le débat,  elle est devenue parfois un trop pratique avocat. Dans  une société où  le culte du gagnant est érigé en valeur, où la réussite  sociale dépend du compte  en banque, avoir été condamné n'est plus un  obstacle à une élection. Dans un  monde d'injustices et d'inégalités  croissantes, de remise en cause des droits,  de destruction des biens  publics, de « détricotage » de modèles  sociaux qui ont pourtant fait la  preuve de leur efficacité, la concurrence et  l'écrasement de l'autre  sont édictés en moyen pour s'en sortir coûte que coûte,  avec comme  conséquences l'individualisme et le repli sur soi. Les  repères sont brouillés. Pour dénoncer des pratiques délictueuses, les médias jouent leur partition.  Au final, ils focalisent davantage sur les aspects négatifs de la politique,  passant trop souvent sous silence des actions bénéfiques et constructives, des  idées novatrices. Volontairement ou non, ils participent à généraliser la  suspicion vis-à-vis des acteurs politiques. L'idée du « tous  pourris » enfle dans l'opinion publique et laisse penser qu'on ne  s'engagerait que par intérêt personnel, alimentant le fantasme de prétendus  privilèges. Certains en usent pour endosser l'habit de « chevalier  blanc », faire parler d'eux et en tirer un profit électoral, sans proposer  toutefois de solution alternative. N'en déplaise aux agitateurs opportunistes, la réalité de  l'engagement politique est bien différente. Il devient de plus en plus  pesant d'exercer sereinement un mandat électif, tant l'image et la perception  qu'en a l'opinion publique se ternissent. L'opprobre ainsi jeté sans distinction  devient insupportable pour la plus grande majorité des élus et militants, qui  s'investissent de manière désintéressée au service des autres et de l'intérêt  général. Conséquence de cette société mue par l'argent roi ou stratégie de  la part de ceux dont c'est l'objectif pour laisser les mains libres à la  dictature de la finance, toujours est-il que les citoyens dégoûtés se détournent  de la vie de la cité et délèguent à d'autres le soin de s'en occuper. Avec les « affaires », nous ne sommes pas seulement face à des  actes individuels répréhensibles, nous sommes dans un système dont il  est impératif de se sortir. Plus globalement, nous ne sommes pas  seulement dans une crise économique ou financière, nous sommes depuis  plusieurs décennies, dans une profonde crise de s ociété. Il nous faut tirer collectivement les enseignements des années passées,  particulièrement depuis 1989 avec la chute du Mur de Berlin qui devait être,  selon les promoteurs du capitalisme, la fin de l'Histoire. Car que  constatons-nous depuis ? Nous sommes sortis des deux blocs et le capitalisme,  proclamé par l'idéologie dominante comme seul système possible pour le progrès  et la libération des peuples, précipite en fait notre planète et ses habitants  dans un déclin social, moral, économique et écologique sans précédent. Nous sommes dans une  financiarisation de l'économie qui tue l'économie réelle. Le profit prend le pas  sur la production de richesses par les femmes et les hommes. Ce système  cultive l'argent comme moteur de la société et la concurrence comme  carburant. L'émancipation humaine n'est plus une finalité et la  compétitivité carnassière déchiquète la solidarité. Nous sommes dans une  dictature mondiale de la finance où les pouvoirs d'argent, que ce soit celui des  bourses, des banques ou des grands groupes, commandent la vie ou la mort  dentreprises, de travailleurs, pendant que des responsables politiques du plus  haut niveau de l'État jusqu'au plan local s'y plient.
ociété. Il nous faut tirer collectivement les enseignements des années passées,  particulièrement depuis 1989 avec la chute du Mur de Berlin qui devait être,  selon les promoteurs du capitalisme, la fin de l'Histoire. Car que  constatons-nous depuis ? Nous sommes sortis des deux blocs et le capitalisme,  proclamé par l'idéologie dominante comme seul système possible pour le progrès  et la libération des peuples, précipite en fait notre planète et ses habitants  dans un déclin social, moral, économique et écologique sans précédent. Nous sommes dans une  financiarisation de l'économie qui tue l'économie réelle. Le profit prend le pas  sur la production de richesses par les femmes et les hommes. Ce système  cultive l'argent comme moteur de la société et la concurrence comme  carburant. L'émancipation humaine n'est plus une finalité et la  compétitivité carnassière déchiquète la solidarité. Nous sommes dans une  dictature mondiale de la finance où les pouvoirs d'argent, que ce soit celui des  bourses, des banques ou des grands groupes, commandent la vie ou la mort  dentreprises, de travailleurs, pendant que des responsables politiques du plus  haut niveau de l'État jusqu'au plan local s'y plient. 
La richesse devait être décomplexée, proclamait un haut dirigeant de la République qui en a fait la preuve par la plus grande vulgarité tout en assénant l'idée que l'argent public se faisait rare au point d'être insuffisant pour répondre aux besoins sociaux et aux attentes des concitoyens. Lorsqu'il y a confusion du fait d'une grande proximité entre élus et intérêts économiques et financiers, des hommes et des femmes politiques font déborder un vase déjà trop plein et jettent dans les bras du populisme voire de la xénophobie, les électeurs quand ils ne se résignent pas à l'abstention.
Tout tend aujourd'hui à transformer en dynamite le feuilleton des liaisons malsaines entre l'argent et le pouvoir. La crise a jeté une lumière crue sur l'enrichissement forcené des gros actionnaires, sur le pillage de l'économie par le capital et sur la mise en coupe réglée de la vie sociale par les intérêts des grandes fortunes. Assommés par un système mondialisé, les peuples perdent peu à peu confiance en eux, en leur pouvoir d'intervention et surtout en leur souveraineté. Les évènements des pays arabes (Tunisie, Égypte, Lybie...) sont là pour imager le séisme entre pouvoir et citoyens, mais leurs actes libérateurs redonnent l'espoir que les populations peuvent décider librement de leur sort, de leur vie, de leur avenir. Pendant ce temps en France, la démocratie est menacée. Ce n'est pas une vision apocalyptique mais ce que nous vivons concrètement à tous les niveaux, jusque dans la traduction la plus locale. Face à cette spirale du déclin démocratique, la réponse n'est pas dans le retrait de la politique mais au contraire dans la réappropriation de la chose publique et donc de la politique au sens noble du terme, par les citoyennes et les citoyens. Le besoin d'une société juste, de vivre ensemble, mettant au centre l'émancipation humaine est devenu inséparable de l'exigence d'une morale publique retrouvée, d'une république refondée sur l'intérêt général. Il devient urgent de restaurer la confiance, d'assainir la vie politique, de la dépolluer de toutes les scories qui la tirent vers le bas. Il devient incontournable de prendre des dispositions radicales qui permettent une réanimation de la démocratie du même niveau que ce qu'il s'est passé en 1789 avec l'abolition de la monarchie.
C'est une invitation à une intervention active et permanente des citoyennes et citoyens sur les choix opérés tous les échelons. Je ne parle pas de démocratie participative tellement le terme est galvaudé et détourné par une élite pour mieux valider ses propres choix et contrôler elle-même les aspirations des gens. Je parle de projets élaborés concrètement par l'ensemble des citoyennes et des citoyens, jusqu'à une gestion publique généralisée de tous les biens communs (production de biens et de services, emploi, eau, protection sociale, médicaments, logement, transmission des savoirs, petite enfance, perte d'autonomie, énergie, transports, information, finances ). C'est un appel à l'espoir, à penser et à bâtir une société de type nouveau, en avançant des réflexions et propositions puisées dans l'expérience des uns et des autres. Il est urgent de changer les règles pour redonner du sens à l'action publique et à lengagement militant :
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Assemblée Constituante en remplacement de l'Assemblée nationale et du Sénat ; 
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statut de l'élu et du militant associatif pour permettre l'égalité de tous devant la capacité à s'engager en toute indépendance vis-à-vis d'une organisation et en toute sécurité vis-à-vis de son employeur, avec liberté d'exercice et retour dans son emploi facilité après formation ; 
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financement transparent et public des partis politiques, syndicats et associations, nécessaires à la démocratie pour éviter toute démarche occulte et illégale ; 
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nouveaux modes d'élection comme le tirage au sort et nouvelles formes de représentation ; 
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obligation de parité femmes / hommes à toutes les élections et dans la représentation dans les institutions ; 
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nouveaux types d'exercice de la responsabilité comme le non-cumul de mandat, le mandat non renouvelable, l'abolition du présidentialisme qui ouvre la porte à tous les abus (des présidences de collectivité à celle de la République), le renforcement du contrôle de la situation patrimoniale des élus ; 
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la formation, l'éducation populaire en commençant par les plus jeunes 
Il est indispensable d'édicter des règles et des lois qui protègent la politique de la corruption et des pressions de toute sorte.
Il y a besoin de lutter franchement contre la dictature de la finance qui gangrène toute notre société et pas seulement la politique.
J'invite les citoyennes et les citoyens à se mêler plus de politique avec comme boussole l'honnêteté, la solidarité, l'égalité et l'humanisme et comme pratiques la transparence et le contrôle citoyen et le respect des engagements pris.
14:29 Écrit par poutargue  | Commentaires (0)  | Lien permanent  |  Facebook |
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