Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

18 janvier 2011

On ne peut perdre sa vie en la gagnant

alaincroce1.jpgJ’ai été profondément marqué par les deux décès de salariés de ces derniers jours. Le premier alors qu’il travaillait sur le site de Gazéchim à Lavéra et le second après être rentré chez lui et s’être donné la mort. C’était un postier, tout comme moi. Il n’a pas supporté ses conditions de travail…

La première réflexion qui me vient c’est qu’aujourd’hui on perd sa vie en voulant la gagner… Le premier avait moins de trente ans et le second pouvait bientôt prétendre à partir en retraite. Cela est totalement inadmissible. Les méthodes de management, la volonté des directions de demander toujours plus pour permettre aux actionnaires de préserver leurs dividendes voire de les augmenter, la déshumanisation du travail (et notamment à la Poste haut lieu du service public avec une culture du service postal), une hiérarchie sans scrupule, la baisse des effectifs, la précarisation du travail… Tous ces ingrédients agissent comme autant de petites bombes à retardement contre le salarié et son intégrité.

La seconde réflexion est qu’il faudra bien un jour que le patronat, tous les tenants et les apôtres du libéralisme (pour ne pas dire capitalisme), de la politique du libre échange, de la concurrence « non faussée » écoutent le monde du travail, les sans emplois, les précaires qui veulent vivre dignement grâce notamment à un travail rémunérateur et émancipateur. Réinventons le travail, les rapports sociaux et donnons plus de pouvoirs aux salariés et à leurs organisations syndicales.


gazechim.jpgEn attendant, je vous fait part d’un communiqué qui m’a été adressé. Il émane du MNLE 13. Une analyse et une réflexion fort intéressante quant à la sécurité en milieu industriel.

« Coup sur coup plusieurs accidents industriels ont eu lieu dans les usines de notre région en quelques jours. Explosion dans l’usine de conditionnement du chlore Gazéchim de Lavéra faisant un mort et un blessé au moment même d’une fuite d’hydrogène sulfuré sur le site, fuite de gaz à Géogaz Lavéra, explosion et incendie à LyondellBasell à Berre. Le hasard n’est plus seul en cause ; mais une telle accumulation interroge sur la gestion globale des sites industriels. Émotion dans notre région car il ne s’agit pas d’amusements : la vie des hommes est en jeu. On peut constater qu’encore une fois les travailleurs des sites industriels sont les plus exposés. Enfin certaines exagérations et incohérences dans l’information des populations ont pu provoquer des réactions de panique. Certes il y a eu plus grave, l’analyse des accidents est en cours, mais la « culture industrielle » de la population est fondée sur un processus fragile que la façon de traiter ces accidents peut compromettre si l’on n’y prend garde. La population veut savoir les causes : dans les installations ? dans les processus de production ? (à Lavéra, comment du chlore a pu être en contact avec un produit explosif par exemple). La rentabilité étant souvent accrue selon les critères libéraux, par des restructurations en chaîne avec suppression de postes de travail, le nombre de travailleurs est-il suffisant pour assurer la sûreté des installations ? (n’y avait il pas eu à Berre un avis du CHSCT et de l’inspecteur du travail qui voyait dans un plan social une diminution de cette sûreté ?) . Les investissements pour la sécurité n’en restent-ils pas au niveau minimum des obligations légales alors que seule vaut la prévention à la source ? Les effectifs des pompiers d’usine sont-ils suffisants alors qu’interviennent des sapeurs pompiers extérieurs dans le cadre d’un P.O.I. où en théorie tout se règle en interne dans l’usine ? Les riverains que l’on essaie de rassurer en leur présentant des projets de PPRT sensés les protéger (même si le gouvernement veut qu’ils soient les payeurs au nom de « l’économiquement acceptable ») constatent dans l’évènement : la circulation bloquée, la panique, les contradictions et les rumeurs….L’impact global de l’industrie sur l’environnement et les populations ne doit pas être négligé. De fait : routes coupées, circulation stoppée, zones confinées : on est en dehors de l’usine et il n’y a pas de P.P.I. ; croit on rassurer en classant l’évènement en P.O.I. même assorti de « précautions » ? a-t-on peur des conséquences politiques du mot P.P.I. ? La « confiance lucide » selon le slogan à succès, ne s’est jamais construite que sur la transparence ; or on apprend des « débriefing » en configuration restreinte ; alors à quand un CLIC d’urgence sur ce sujet ? Les CLIC n’ont-ils pas été initialement créés pour se concerter sur ces sujets ? sinon ils ne seront qu’un alibi. Le MNLE réaffirme son refus du secret en cette matière et sa volonté de transparence totale sur la sûreté des installations, la protection des populations et de l’environnement. Il réaffirme sa volonté de travailler avec les travailleurs des sites et les riverains, à une meilleure sûreté qui rend l’industrie acceptable pour la population ».mnle13.jpg

 

MNLE 13 19 rue Pierre Albrand 13 Marseille

 

Les commentaires sont fermés.