01 août 2014
JEAN JAURES. 100 EME ANNIVERSAIRE DE SA MORT (31 JUILLET 1914 - 31 JUILLET 2014)
L’assassinat de Jean Jaurès a lieu trois jours avant le début de la Première Guerre mondiale.
Raoul Villain assassine le leader socialiste le vendredi 31 juillet 1914 à 21 h 40, alors qu’il dîne au Café du Croissant, rue Montmartre, dans le 2 ème arrondissement de Paris, au cœur de la République du Croissant (quartier des concentrations de la presse à Paris), à deux pas du siège de son journal, L'Humanité. Il tire deux coups de feu : une balle perfore le crâne du célèbre tribun et l’autre se fiche dans une boiserie. Jaurès s’effondre, mortellement atteint.
Son meurtre met un terme aux efforts désespérés qu’il avait entrepris depuis l’attentat de Sarajevo pour empêcher la déflagration militaire en Europe. Il précipite le ralliement de la majorité de la gauche française à l’Union sacrée, y compris beaucoup de socialistes et de syndicalistes qui refusaient jusque-là de soutenir la guerre. Cette Union sacrée n’existe plus en 1919 lorsque son assassin, Raoul Villain, est acquitté le 28 mars. Le transfert des cendres de Jaurès au Panthéon, avec plus de 100 000 personnes qui l'accompagnent, en 1924, souligne une autre rupture politique intervenue au sein de la gauche, entre communistes et socialistes (création du PCF en 1920).
Depuis de longs mois, voire des années, la presse nationaliste et les représentants des Ligues « patriotes » (comme Léon Daudet ou Charles Maurras de "l'Action française", extrême droite) s’étaient déchaînés contre les déclarations pacifistes de Jaurès, son internationalisme, et le désignaient comme l’homme à abattre, en raison de son engagement passé en faveur d’Alfred Dreyfus. Les déclarations de ce type abondent dans les semaines précédentes.
« Dites-moi, à la veille d’une guerre, le général qui commanderait […] de coller au mur le citoyen Jaurès et de lui mettre à bout portant le plomb qui lui manque dans la cervelle, pensez-vous que ce général n’aurait pas fait son plus élémentaire devoir ? »
Maurice de Waleffre dans "L'Echo de Paris" du 17 juillet 1914.
"S'il se trouve un général qui commande à un caporal et à trois hommes de troupe de coller au mur Jaurès et de lui mettre le plomb qui lui manque dans la cervelle, croyez-vous qu'il faudra le regretter ? Non, et je l'y aiderai". (Un éditorialiste du journal "Paris-Midi).
Maurras le royaliste de l'Action française, (futur collabo pétainiste, aint-sémite, pendant la 2 ème guerre mondiale) appelle à tuer Jaurès, Charles Péguy, hélas grand écrivain et ami du député de Carmaux, aussi...
Il y eu toute une meute pour armer le bras du tueur...
Jacques Brel dans son interprétation hommage à Jaurès, interrogera:
"Dans les rêves qui montaient aux cieux, des quelques ceux qui refusaient de ramper jusqu'à la vieillesse, oui notre bon Maître, oui notre Monsieur.
Pourquoi ont-ils tué Jaurès ?
Pourquoi ont-ils tué Jaurès.? "
Aujourd'hui, à l'heure où tous reconnaissent "la boucherie" de la guerre de 14-18, toutes les récupérations possibles et interprétations diverses de la pensée de Jaurès, tant par la droite, que par l'extrême droite, de la gauche "bien pensante" et autres, tentent de faire parler Jaurès en 2014...
Lisons le quand il dit:
"C'est nous qui étions fidèles à la véritable pensée marxiste, lorsque dans la crise des libertés françaises, nous avons défendu la République contre tous ses ennemis."
Jaurès dans République et Socialisme, 17 octobre 1901.
Le journal L'Humanité dont il a été le fondateur lui a rendu un vibrant hommage hier. Au travers de ses pages, on (re)découvre l'humaniste visionnaire internationaliste qui disait:
"qu'il n'y a qu'un moyen d'abolir la guerre entre les peuples, c'est d'abolir la guerre économique".
Combien de conflits dans le monde seraient aujourd'hui évités ?
Alain CROCE
Vidéo du PCF "Jaurès, réveille-toi, ils sont devenus fous !"
Beaucoup se disputent l'héritage de Jean Jaurès et singulièrement le gouvernement qui mène pourtant une politique à l'inverse de ce que furent ses combats.
Que penserait Jean Jaurès s'il revenait parmi nous, cent ans après son assassinat ? Quelle serait sa réaction en constatant qu'un président socialiste a renoncé à toutes les valeurs de la gauche ? Qu'aurait-il pensé du Pacte de responsabilité, de l'austérité généralisée, etc ?
Le Parti communiste français vous propose de le découvrir dans sa nouvelle vidéo : "Jaurès, réveille-toi, ils sont devenus fous!"
10:54 Écrit par poutargue dans Alain a écrit, International, National | Commentaires (0) | Lien permanent | Facebook |
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