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10 mai 2014

Austérité et volonté, l'éditorial de Patrick Apel-Muller (L'Humanité)

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La seule façon d’intéresser notre peuple à l’Europe est de rompre avec ces mécanismes, avec l’austérité à tous les étages, les biens communs bradés aux plus puissants, le moins-disant social favorisé, et au contraire mettre au premier plan «l’humain d’abord».

Si François Hollande voulait tenir les citoyens français loin des lieux de décision européens, il ne s’y prendrait pas autrement. Dans une tribune publiée aujourd’hui par le Monde, il enfile les phrases creuses et solennelles : «Sortir de l’Europe, c’est sortir de l’Histoire», clame-t-il, en faisant rimer «Europe de la volonté» et Europe de l’austérité. C’est bien cette dernière qui suscite la déception, voire la répulsion. Les milieux dirigeants, de Bruxelles à Paris en passant obligatoirement par Berlin, ont réduit l’aspiration à une fraternité universelle à une écorce sous laquelle prospèrent les mécanismes d’exploitation, «le combat des hommes entre eux, l’âpreté au gain, l’oppression des faibles et toutes les violences de la concurrence illimitée» que dénonçait Jaurès. La seule façon d’intéresser notre peuple à l’Europe est de rompre avec ces mécanismes, avec l’austérité à tous les étages, les biens communs bradés aux plus puissants, le moins-disant social favorisé, et au contraire mettre au premier plan «l’humain d’abord».

Détourner les yeux, laisser passer son tour de marquer un point électoral pour en marquer d’autres encore dans des mobilisations citoyennes, serait une manière de se tirer une balle dans le pied pour tous ceux qui souffrent des politiques actuelles. Laisser les citoyens en marge des décisions, comme avec le traité transatlantique, échafauder des comités Théodule qui traduiraient les consignes des Medef européens et prendraient la place de la démocratie, pousser au repli sur les misères individuelles, c’est à quoi tendent les appels à l’abstention ou le grand numéro d’illusion des partis libéraux – conservateurs ou sociaux-libéraux – qui gèrent aujourd’hui l’Union. Ils préparent pour les prochains jours de grandes opérations de propagande télévisuelle, d’où seront, comme à l’accoutumée, exclues les voix critiques, afin de détourner l’attention. Pourtant, autour d’Alexis Tsipras, un mouvement s’élance, additionnant les colères grecques, les mobilisations espagnoles, les espérances françaises... sur le thème «Travailleurs de tous les pays, unissez-vous !». Il donne du poids à chaque vote.

 Vendredi, 9 Mai, 2014

11:04 Écrit par poutargue dans International, National | Commentaires (0) | Lien permanent |  Facebook |

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