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09 septembre 2013

SECURITE. APRES LA TABLE RONDE A MARSEILLE, LA REACTION DE J.M COPPOLA.

Éclairante semaine de rentrée à Marseille. Communiqué de presse Jean-Marc CoppolaIMG_0099.JPG

Samedi 7 septembre 2013, une Table ronde est convoquée en Préfecture pour sceller, à la demande du Ministre de l’Intérieur, un « Pacte républicain de sécurité et de cohésion sociale ». Comme si le problème résidait dans les « dissensions »entre élus locaux. Des dissensions existent au sein du Parti socialiste, mais cela nécessiterait un pacte socialiste plus qu’un pacte national. Et des désaccords politiques existent sur le diagnostic et les solutions et cela appelle un large débat citoyen. Nous avons eu une table ronde dont les conclusions semblaient écrites à l’avance.

Conclusion : des petites phrases assassines entre élus socialistes, la mise en place d’un « comité de suivi » et une nouvelle visite du Premier Ministre à Marseille mi-octobre pour annoncer une série de mesures.

Pourtant le 4 septembre 2012, voici un an, après un 9ème règlement de compte, un comité interministériel s’était déjà tenu à Marseille annonçant une série de mesures, dont la principale était la mise en place d’une Métropole, comme le remède miracle à tous les maux de Marseille et de ses environs. Coup réussi, puisque que durant les mois qui ont suivi, l’essentiel du débat sur la décentralisation a été focalisé sur ce sujet. Rien sur l’état des collectivités qui gèrent avec de plus en plus de difficultés, les écoles, les collèges, les lycées, les transports, l’économie, bref le quotidien.

Pourtant la venue prochaine de Jean-Marc Ayrault mi-octobre était déjà prévue depuis plusieurs jours pour ramasser les copies du Préfet Théry sur les prémices de la Métropole, et les copies de la Région sur les grandes priorités du prochain Contrat de Plan.

Ces quelques éléments montrent à quel point l’insécurité à Marseille, pas plus importante cette année qu’en 2012 ou 2011, est instrumentalisée en transformant des faits divers en faits de société et en évènements nationaux, pour trouver un sujet d’intérêt électoral, pour jouer sur les peurs, éviter le débat démocratique sur les sujets qui intéressent les marseillaises et les marseillais, se poser en « Zorro » ou en « Chef d’armée », et surtout ne pas amener de véritables réponses aux problèmes de fond posés.

Pour moi, l’attitude du gouvernement, devant une droite locale médusée à qui l’on a chipé son hochet « le tout sécuritaire », est grave et dangereuse.

Grave car le pouvoir national en place et ses relais locaux ne veulent pas changer de cap dans la politique de baisse des moyens publics et le Pacte national est en fait un Pacte de renoncement et d’austérité que les populations, les partis et les élus devraient subir, accepter, et mettre en œuvre.

Dangereuse car l’absence de débat contradictoire de fond permettant de déboucher sur des réponses aux défis actuels, l’absence de courage politique à faire des choix de justice sociale, la non volonté politique de s’attaquer aux causes de la pauvreté, du chômage, de la précarité, fait le jeu du FN.

Trois exemples pour illustrer cette affirmation : le suicide d’un enseignant d’un lycée de Marseille la veille de la rentrée et l’absence de prise en compte des revendications des syndicats et d’un collectif de parents issus des quartiers nord.

La Table ronde aurait dû traiter de ces trois sujets, il n’en a rien été.

L’enseignant au geste désespéré a laissé une lettre dénonçant les dysfonctionnements d’une école qui fabrique du mal-être chez les enfants et parmi les adultes. Quelle suite est donnée à ce message concret et lucide ?

Les syndicats des hôpitaux publics font des propositions permettant de soigner efficacement et dans de bonnes conditions. Quelle prise en compte y a-t-il par les autorités ?

Le collectif des quartiers nord a déposé en préfecture une plateforme revendicative sur l’emploi, l’éducation, le logement, les transports, la police de proximité…Quel traitement les représentants de l’Etat réservent-ils à ces idées concrètes ?

Trois exemples tirés de l’expérience, du vécu quotidien, de leur expertise, des souffrances et des espérances.

La célérité avec laquelle s’est tenue la Table ronde après le quinzième règlement de compte et l’absence totale de traitement de ces trois sujets lors de cette « grand messe », -la sénatrice communiste à la table ronde ayant été quasiment censurée- en dit long sur l’instrumentalisation de l’insécurité.

Le sujet crucial à traiter sur le fond, rapidement, de manière citoyenne avec les acteurs concernés, c’est l’insécurité sociale et les inégalités à Marseille.

Mais pour le régler il faut y mettre les moyens. Pas sûr que le gouvernement en soit autant convaincu que d’aller faire la guerre à la Syrie.

Avec le Front de gauche, j’ai ouvert des espaces de débats pour construire avec les marseillaises et les marseillais, un vrai projet pour Marseille, portant plus loin que les élections municipales de mars 2014. Nous allons continuer.

Jean-Marc Coppola
Vice-président Front de Gauche de la Région
Conseiller municipal de Marseille
Chef de file des communistes aux élections municipales de Marseille

Marseille le 8 septembre 2013

09:54 Écrit par poutargue dans localité, National | Commentaires (0) | Lien permanent |  Facebook |

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