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18 juillet 2013

GIGNAC. GENS DU VOYAGE… "LES CHIENS ABOIENT, LA CARAVANE PASSE !"

 

 

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Même si les caravanes des « gens du voyage » ont quitté Gignac le 6 juillet au matin, date prévue par une convention signée avec la mairie par leurs représentants, les « commentaires » divers continuent, alimentés sans doute par des émules Estrosiens du maire UMP de Nice.

Il y a eu un certain nombre de communes qui ont été depuis fin juin, confrontées à une arrivée massive de gens du voyage.

Les réactions des municipalités ont été très diverses face à un phénomène récurent sujet à bien des polémiques. Envoi de policiers municipaux pour certains, référés par les maires pour d’autres, demandes d’interventions de la police nationale, d’expulsion, démission de certains maires, etc.…

Convenons-en, seule notre commune apparemment a opté pour une convention négociée, après leur installation illicite et non programmée par la municipalité malgré de mauvais dires.

Comme il en a informé le conseil municipal, le maire Christian Amiraty, a été sur place dés qu’il fut prévenu de leur installation, un dimanche après-midi fin juin sur la pelouse du stade de rugby du complexe Carnus. Ces gens ont forcé l’ouverture de la grille fermée et se sont installés sans aucune demande d’autorisation pour le faire. On ne peut que condamner de tels procédés.

Il semble que cette opération se soit déroulée simultanément dans plusieurs communes proches comme Marignane, Les Pennes, Martigues, Istres.. Jusqu’à St Menet à Marseille. Aujourd’hui Luynes, Peyrolles… Toutes ces installations s’opérant sur les pelouses des stades certainement plus confortables que le bitume.

Par contre, il y a lieu d’opérer le distinguo « gens du voyage »,  gens qui voyagent semi-sédentaires, comme les évangélistes et gens à la recherche d’abris.

En effet, il s’agit là en l’occurrence d’évangélistes de l’association « Vie et lumière », accompagnée de pasteurs qui prêchent plusieurs soirs par semaine et qui invitent y compris les riverains à venir en faire de même. Ils viennent chaque été vers les régions du Sud. C’est une habitude traditionnelle renouvelée annuellement. C’est leur droit de se déplacer ainsi. Par contre, l’argumentation sur l’absence d’aire d’accueil ne tient pas vu le nombre de caravanes qui pose problème. Ainsi sur des communes où existe une aire d’accueil d’une cinquantaine de places (c’est le chiffre minimum prévu par la loi), l’arrivée de 150 à 200 caravanes ne leur permet pas de s’installer sur ces aires. La responsabilité du schéma directeur d’accueil pour les gens du voyage incombe au Préfet et au département qui doivent prévoir des aires de grand accueil (loi Besson). Dans notre département, il y en a qu’une qui est située sur le plateau du Réaltor (jusqu’à 200 places), la communauté d’Aix en a la charge. Mais elle ne peut donc accueillir 200 caravanes multipliées par 10 ou plus, comme c’est le cas actuellement. Or, il devrait y en avoir selon le schéma départemental établi par le préfet, une à Marseille, une à Istres, une à Arles, ce n’est pas le cas.

Il y a également des gens du voyage totalement démunis, pourchassés partout où ils vont. Il y a aussi, mais là ce ne sont pas des gens du voyage, mais des gens qui quittent leur pays en proie à des difficultés pour y vivre, comme c’est le cas pour les Roms , qui sont des réfugiés (européens) demandeurs d’asile. Là il n’y a pas de demi-mesure, la police de Valls intervient et expulse manu-militari familles et enfants comme à Marseille récemment. Seule commune a les avoir accueillis et intégrés, Gardanne sauve l’honneur des Bouches-du-Rhône pour son hospitalité humaniste.

Alors au-delà des peurs et craintes des uns et des autres, il faut affronter de front ces questions.

Un peu d’humanité pour le faire ne nuit pas, dans ce monde impitoyable du XXI ème siècle, mais il faut également faire respecter les droits des concitoyens, à leur tranquillité et à leur sécurité (bien que taxer d’entrée de voleurs tous les gens du voyage relève du climat insécuritaire entretenu).

A Gignac, ce séjour a-t-il bien été géré par notre municipalité ? La réponse est OUI.

Le fait d’avoir fait signer cette convention, fait ouvrir les installations sanitaires, assurer la propreté du site, fait livrer des containers à poubelle… Cela a été payant. Les caravaniers sont partis dans les limites fixées conjointement. Les lieux ont été laissés, selon les constats effectués, dans un état correct. Le coût estimé des frais à 1800 euros a été en partie remboursé par les occupants des lieux qui ont laissé (pour le Trésor Public) un chèque de 1200€. Reste la différence à couvrir par la préfecture sans doute ? On est loin des sommes annoncées ailleurs.

Reste aussi, même si la ville a été respectée dans son ensemble par les voyageurs, que les riverains du stade se sont plaints à juste titre du bruit occasionné par des veillées nocturnes interminables, ce qui n’est pas acceptable pour nos citoyens et notre municipalité. Silence ou impuissance préfectorale là-dessus ?

Alors la balle est dans le camp des pouvoirs publics, notamment l’Etat. Même s’il est prévu dans l’avenir, la loi ayant été modifiée, une seule aire d’accueil dans notre commune qui regrouperait sur celle-ci plusieurs communes jusqu’à … Sausset ( !), le problème va rester entier. Et si on y ajoute la problématique suivante, combien d’aires de petits et grands passages dans une future Métropole centralisée… Qui décidera des lieux ? Comment accueillir décemment tout en respectant le « vivre ensemble » et le respect des droits des uns et des autres ? Le débat est ouvert. Encore faut-il l’ouvrir correctement sans arrière pensée politicienne.

Alain CROCE

Conseiller municipal Gignac La Nerthe

Conseiller communautaire MPM

17:42 Écrit par poutargue dans Alain a écrit, localité | Commentaires (0) | Lien permanent |  Facebook |

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