Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

04 mai 2013

GIGNAC LA NERTHE. INAUGURATION DE LA NOUVELLE STELE DES DEPORTES.


 

Notre municipalité a procédé à l'inauguration de la nouvelle Stèle dédiée à la déportation, en hommage aux gignacais victimes de celle-ci. Elle a été installée dans le carré de l'emplacement de la stèle Marcel Paul, ancien ministre communiste de la Libération, dont l'avenue porte le nom. Ainsi réunir dans un même lieu le souvenir des déportés gignacais et de l'ensemble de la déportation, c'est une décision commune prise par notre majorité municipale de gauche. L'ensemble des porte-drapeaux et la majorité des participants à cette manifestation l'ont bien compris, d'autres pas, préférant se retirer de cet emplacement, c'est regrettable. Certains (pas tous heureusement), dans la droite gignacaise, ont le souvenir sélectif. Dans les camps, socialistes, communistes, gaullistes, sans appartenance politique et bien d'autres, étaient simplement des êtres humains soumis au même sort. Qu'aujourd'hui encore, certains préférent l'ignorer ne nous étonne pas. Le patronat français n'a-t-il pas à cette époque, indiqué préférer  "plutôt Hitler que le Front Populaire" avec ses avancées sociales dont les congés payés ? Retenons plutôt qu'à cette occasion, les gignacais ont honoré l'ensemble de la déportation, Marcel Paul et nos gignacais Daniel Guichard, décédé et Emile Ballaguer (91 ans) qui était présent pour cette émouvante cérémonie. Le maire Christian Amiraty, a dévoilé la plaque avec Emile Ballaguer et Gilbert Guichard, élu, fils de déporté. Merci à notre jeune gignacais Grégory Giordo qui a réalisé cette vidéo de l'inauguration.

Alain CROCE 


inauguration stèle déportés 28 avril 2013.JPG

GIGNAC. LE SOUVENIR COMMENCE AVEC LES CICATRICES.

L'inauguration de la stèle dédiée à la Journée du souvenir des victimes et des héros de la déportation.

En ce dernier dimanche d'avril, les populations de tout le pays étaient une nouvelle fois réunis pour cette Journée nationale du souvenir des victimes et des héros de la déportation. Au lendemain de la libération des camps, avec le retour des premiers survivants, la nécessité d'instaurer une journée de commémoration est apparue à tous comme primordiale. Dès 1954, le dernier dimanche d'avril est devenu celui de cette cérémonie avec une double vocation. D'une part, il s'agit d'évoquer le souvenir des souffrances et des tortures subies par les déportés dans les camps de concentration. « D'autre part, nous rendons hommage au courage et à l'héroïsme de ceux et de celles qui en furent les victimes », écrit le Ministère des anciens combattants.

Une nouvelle stèle dévoilée

À Gignac, cette journée a été l'occasion de découvrir une nouvelle stèle, installée juste à côté de celle de Marcel Paul, ancien Ministre communiste, ancien résistant et déporté. Sur cette pierre y est déjà inscrit un nom. Ce de Daniel Alban Guichard, né le 29 décembre 1910 à Gignac-la-Nerthe qui a été résistant et déporté. Adjudant, opérateur radio à l'aérodrome d'Aulnat près de Clérmont-Ferrand, il était chargé du matériel de transmission sous contrôle allemand et à ce titre a volontairement envoyé des messages erronés. Arrêté et interné le 4 juillet 1944, il a été déporté au mois d'août à Buchenwald sous le matricule 78.477. Il a ensuite été transféré à Halberstadt où il est resté du 6 octobre 1944 au 12 avril 1945. Après un passage La l'Hôpital américain, il est rentré à Paris le 6 mai 1945. En 1956, Daniel Alban Guichard a reçu la médaille de la France libérée pour sa participation à la libération de la France. La médaille militaire lui a ensuite été attribuée, accompagnée de la Croix de Guerre avec Palme.

Le devoir de mémoire

La municipalité lui a rendu hommage ce dimanche matin en présence de ses trois enfants, pupilles de la Nation, Mireille, Gilbert et Jean-Yves. « C'est le devoir de mémoire qui nous rassemble pour ne pas oublier la souffrance des hommes, des femmes, des enfants, de tous ces destins brisés par la folie criminelle des nazis. En relatant aujourd'hui la mémoire de toutes les victimes de la déportation, il est nécessaire de rendre hommage aux armées alliées et aux forces de la résistance intérieure et extérieure, tous ces résistants, hommes, femmes, maquisards, simples citoyens, de toutes convictions, de France ou d'ailleurs qui ont fait face avec courage et détermination pour permettre la victoire sur le nazisme et ainsi rendre à la France son honneur perdu », déclarerait Robert De Vita, 1er Adjoint au Maire. Une cérémonie particulièrement émouvante, d'autant qu'était présent un des derniers résistants vivants en la personne d'Émile Ballaguer, Gignacais de toujours qui a été au retour des camps Conseiller Municipal en compagnie du Maire Célestin Arigon. À 91 ans, toujours bon pied bon œil, il avait tenu à être présent pour ce jour si particulier. « Il est important que nous n'oublions pas. Et je remercie la municipalité d'avoir érigé cette stèle. Tout en rappelant que ce que j'ai subi, 9 autres de mes camarades ont également connu l'emprisonnement ou la déportation dont Hector Azzini de Châteauneuf… ».

« Il n'osait se monter décharné »

C'est Alain Croce, au nom de la municipalité mais également au nom du Parti Communiste Français qui a rendu l'hommage à la fois à Marcel Paul et à Émile BallaguerAlain Croce, avec les larmes au bord des yeux lorsqu'il a évoqué l'histoire douloureuse d'Émile. « Sur les centaines de milliers de déportés, seulement 40.000 sont revenus. Emile m'a raconté avec émotion le retour dans sa famille un jour de bal à Gignac, les Gignacais désertant le bal pour venir l'accueillir. Il raconte aussi sa rencontre dans le train avec un autre déporté, Floriano Zani, un Marignanais qui habitait à proximité de Gignac. Celui-ci s'était enfermé dans les toilettes du train et arrivé à la gare St Charles n'osait en sortir Il n'osait se montrer décharné tel qu'il était devenu. Emile accueilli en gare par le Maire communiste de Gignac, Célestin Arigon, lui dit de récupérer Ziani, ce qu'il fit immédiatement. Pour comprendre la violence des souffrances encourues par ces êtres humains maltraités par loccupant nazi, Emile explique qu'il a eu du mal à se nourrir à nouveau, à manger avec un couteau et une fourchette qu'il ne savait plus tenir, à se débarrasser d'un bégaiement permanent ».

Joffret Melen (La Marseillaise, le 30 avril 2013)


09:04 Écrit par poutargue dans localité | Commentaires (0) | Lien permanent |  Facebook |

Les commentaires sont fermés.