24 décembre 2012
METROPOLE. PRES DE 4000 MANIFESTANTS AVEC 107 MAIRES. LA MINISTRE OBLIGEE DE COMPOSER.
En ce 21 décembre 2012 (les Mayas ne l'avaient pas prévu), ce sont près de 4000 manifestants opposés au projet qui ont manifesté leur opposition à la Métropole à marche forcée que veut imposer le gouvernement. Car aujourd'hui, comment, comme le dit Jean Claude Gaudin, obligé lui aussi de faire du rétro-pédalage, voir "un préfet imposer un projet à un maire sans son accord, cela ne s'est jamais vu." Seuls quelques édiles et maires, dont le notre, celui de Gignac, sont rentrés assister à la grande messe patronale ou président de la Chambre Commerce en tête, a été invoqué la "nécessité d'avoir à la tête de la future Métropole, un vrai chef et une vraie marque..." On notera un soutien actif des verts qui veulent, comme ils le font pour l'Europe, une gouvernance de sommet. La plupart des organisations syndicales avaient dans un message commun décliné l'invitation.
La ministre Marylise Lebranchu, en charge du dossier de l'acte III de la décentralisation et celui de la Métropole marseillaise, a du composer avec. Elle s'est rendue à l'extérieur des enceintes du parc Chanot où elle est venue rencontrer les élu-e-s manifestants. D'un côté, à l'intéreur, elle a rassuré les patrons en se montrant ferme "la Métropole se fera", de l'autre aux élu-e-s récalcitrants, elle indique "que la page est blanche, rien n'est écrit pour Marseille", en oubliant les écrits de l'avant-projet. Elle entend, dit-elle les opposants qu'ellle rencontrera prochainement. Les parlementaires opposés à cette Métropole sont restés dehors, même si la double casquette de Jean David Ciot, député maire du Puy Ste Réparade, a fait qu'il était à l'extérieur le matin, à l'intérieur l'après-midi où sans doute c'était le secrétaire départemental du PS qui était présent aux conclusions de la ministre...
On peut s'interroger de l'étonnante intervention devant le parterre de patrons de notre maire PS de Gignac La Nerthe, Christian Amiraty, qui a résumé selon La Provence, "le sentiment qu'il est temps de dépasser les avantages personnels. Je ne serai plus vice-président d'une structure intercommunales mais c'est quoi à côté de l'avenir de 1,8 million d'habitants ?" Qu'en pensent les 107 maires opposés au projet ? Seraient-ils tous des mesquins accrochés à des privilièges de "baronnies" comme les a qualifié le sociologue apparenté socialiste Jean Viard, fervent défenseur de la Métropole ? Où plutôt est-ce le retour du Comte de Provence que la Métropole souhaite remettre sur le trône, entouré de ses vassaux ? Rappelons que le conseil municipal de Gignac s'est dans son vote (non participation des socialistes et du maire), opposé à cette Métropole.
Le débat même s'il doit avoir lieu ne porte pas là-dessus. C'est plutôt, quels sont les objectifs réels du capital qui attend de la Métropole des retours sur dividendes en opposant les salariés entre eux au nom de la concurrence entre les peuples et donc de celle des habitants de nos territoires, qui exige comme on l'a entendu une gouvernance centralisée, avec de "vrais chefs de guerre" à sa tête pour y parvenir. Au contraire, des coopérations nécessaires à nos territoires sont à mettre réellement en oeuvre, pour une coopération entre les habitants, les peuples, qui s'appuient sur un développement industriel de notre aire métropolitaine, de l'emploi, des services publics, des transports, etc... Les habitants de nos communes n'ont rien à attendre de bon de telles visées guerrières. Le rassemblement de Marseille aura permis de poser les vrais questions qui étaient à l'extérieur de l'enceinte du parc Chanot, portées par les manifestants.
Les représentants des maires ont déposé des propositions de coopérations qui devront bien être discutées. Voilà de quoi remplir la page blanche de la ministre.
Alain CROCE
Conseiller municipal de Gignac La Nerthe
Conseiller communautaire MPM
Métropole - La Marseillaise du 22 décembre 2012.doc
15:50 Écrit par poutargue | Commentaires (0) | Lien permanent | Facebook |
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