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24 septembre 2012

MOURIR POUR LES MARCHÉS FINANCIERS ? Par Francis Wurtz ex-député PCF européen

 


186018_100000870301375_7942881_n.jpgSamedi dernier, cela faisait quatre ans, jour pour jour que la grande banque d’affaires américaine Lehman Brothers faisait faillite, déclenchant une réaction en chaîne sans précédent depuis 1929,qui ébranla tout le système bancaire du monde occidental. Curieusement, cet “anniversaire” n’a été ni commenté ni même signalé dans les grands média…Il s’agit pourtant d’un événement historique puisqu’il avait révélé à la Terre entière la profondeur de la crise du capitalisme financiarisé. Un système qui, à force de dérèglementation, de “libre circulation des capitaux”, de prime à “l’innovation financière”, en est arrivé à un stade où…97% des mouvements de capitaux ne concernent plus l’économie réelle (la création d’emplois, la production de richesses et les échanges de biens ou de services),mais alimentent des activités spéculatives !

Ainsi, ce qu’ils appellent les “produits dérivés” (à savoir des opérations spéculatives sur tout et n’importe quoi: les prix futurs de l’immobilier, de matières premières, de denrées alimentaires ou l’évolution supposée des taux d’intérêt ou la valeur espérée d’un quelconque indice…) représentent désormais quelque 600 000 milliards de dollars par an, dans le monde, soit plus de 1000 fois le budget d’un Etat comme la France! Non seulement, des sommes faramineuses sont ainsi stérilisées au détriment des immenses besoins de l’humanité, dramatiquement ignorés, mais à chaque éclatement de l’une de ces “bulles” spéculatives, il s’ensuit une catastrophe que des peuples payent au prix fort. La course au profit financier atteint un tel degré de folie que les grands “boursicoteurs” du 21 ème siècle se sont dotés de puissants ordinateurs qui leur permettent de passer 1000 ordres d’achat ou de vente…par seconde ! C’est dire la profondeur du fossé qui sépare aujourd’hui les obsessions des marchés financiers des aspirations des sociétés.

C’est ce système-là qui prend l’eau de toute parts! Et c’est pour le sauver à tout prix que les dirigeants européens tentent d’instaurer un régime d’austérité  durable et de centralisation des lieux de décision. Il n’y a donc pas lieu de se laisser impressionner par leurs  discours sur l’exigence d’une “saine gestion” des finances publiques au nom de la nécessité de ” rassurer les investisseurs”! A ceux qui érigent le “désendettement de l’Etat” en priorité absolue, quitte à faire exploser le chômage et la pauvreté, à pousser la zone euro dans la récession et à semer le désarroi parmi les citoyens,  il faut rappeler que l’endettement des Etats européens (Allemagne comprise) s’est envolé suite aux centaines de milliards d’euros mobilisés dans l’urgence, après 2008, pour sauver le système bancaire, puis pour financer des plans de relance afin d’éviter une dépression économique comparable à celle de 1929 ! Il est donc particulièrement malvenu de culpabiliser les peuples en les accusant d’avoir “vécu au-dessus de leurs moyens”! En vérité, la classe dirigeante européenne veut leur faire accepter la déconstruction systématique de conquêtes sociales et démocratiques de plusieurs décennies et qui sont à l’origine de ce qu’on a, naguère, appelé fièrement le “modèle social européen”-celui-là même que Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne, a récemment déclaré “mort”, tout en annonçant une véritable tentative de restauration des pouvoirs du capital en Europe.

“Le traité budgétaire est le début” a-t-il précisé dans le “Wall Street Journal”. Nous voilà prévenus. Rendez-vous le 30 septembre prochain ,place de la Nation !

 

 

11:03 Écrit par poutargue dans National | Commentaires (0) | Lien permanent |  Facebook |

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