08 février 2011
« La lutte et la révolte impliquent toujours une certaine quantité d’espérance…
Mesdames, messieurs,
Chers amis et camarades,
C’est avec beaucoup de plaisir que je débute mon calendrier de réunions publiques au Rove. C’est toujours avec beaucoup d’émotion que je reviens dans cette commune qui a su grâce aux efforts de son maire, mon ami Georges Rosso et son équipe municipale, conserver au fi des ans, tout en se transformant et se développant, l’aspect du village que j’ai eu le plaisir d’habiter de nombreuses années. Gignacais aujourd’hui, je suis le candidat du Front de Gauche, avec notre jeune amie Barbara Cros de Châteauneuf qui approche ses 20 ans et qui déjà montre le chemin à notre jeunesse en s’engageant pleinement dans la vie politique.
Un certain nombre d’entre vous le savent, je suis postier, facteur sur le 2 ème arrondissement de Marseille, en lutte depuis le 7 octobre dernier, soit aujourd’hui à mon 121 ème jour de lutte. C’est d’ailleurs à la Poste que j’ai connu votre maire lorsque j’ai débuté une carrière que je termine dans ce qui a été le combat d’une vie, celle pour le service public. Un combat difficile pour l’emploi et le service public, dans les conditions de notre temps, mais pas plus difficile que celui mené par nos aînés à la sortie des années de guerre, ceux qui ont su dans un pays exsangue, en réponse aux besoins d’un peuple meurtri, construire des services publics de qualité qui ont fait la fierté de la France de nombreuses années, et qui encore aujourd’hui malgré les attaques les plus violentes menées par le capital et ses serviteurs, les amis du Fouquet’s, chers à Sarkozy, ont fait en sorte que la France, contrairement à d’autres, a pu amortir la crise sans précédent que nous connaissons, dont les répercussions sont loin d’être terminées. Quand on voit avec quel mépris le président de la République traite les personnels, les populations mais aussi les élus, on comprend pourquoi les conflits sont durs et longs. Dans le Cher, Nicolas Sarkozy a confirmé récemment sa volonté de casser les services publics locaux. A un élu communiste qui l’interpelle sur le fait qu’en zone rurale une lettre mette parfois 8 jours pour parvenir à son destinataire, il répond : « si vous n’êtes pas content, vous n’avez qu’à les distribuer vous-mêmes ! »
C’est donc une candidature avant tout de lutte, de résistance aux mauvais coups, aux mauvais choix, ceux de la droite et du capital, ceux de la finance mondialisée, que je veux porter sur ce canton dénommé Châteauneuf – Côte Bleue. Je pense comme Charles Baudelaire que « La lutte et la révolte impliquent toujours une certaine quantité d’espérance, tandis que le désespoir est muet ». Il nous faut donc passer de l’indignation que prône Stéphane Essel à la résistance dans les faits, à la construction dans les actes, c’est ce que proposent nos deux candidatures, celle de Barbara et la mienne. Car effectivement il faut bien mesurer dans quel contexte nous allons à cette élection cantonale des 20 et 27mars 2011. D’ailleurs au niveau international les faits nous donnent raison et nous réjouissent car un vent de volonté de démocratie souffle sur plusieurs pays. Là où les peuples se lèvent, affrontent leurs dictatures malgré la dureté de la répression et imposent des changements comme en Tunisie, en Egypte, en prennent le chemin comme en Algérie, en Jordanie ou au Yémen…. On peut parler de véritable révolution qui touche en ce début d’année 2011, les peuples arabes de l’autre côté de la Méditerranée. Sans en préjuger, gageons que la contagion va en affecter d’autres.
Presque tous les systèmes autoritaires que soutenaient le gouvernement et le président Sarkozy sont touchés. On a même entendu une ministre du gouvernement, celle des affaires étrangères, qui s’explique aujourd’hui sur ses voyages amicaux, proposer l’envoi de troupes françaises pour aider le dictateur tunisien alors en perdition. On a même entendu le directeur du Fonds Monétaire International, Dominique Strauss-Kahn, le DSK du FMI médaillé par Ben Ali, « s’inquiéter des conséquences (je cite) d’une instabilité sociale et politique croissante ». Le même DSK qui trouvait en 2010, l’Egypte pays primé par la Banque Mondiale en juillet, comme un pays émergent des plus dynamiques. C’est un véritable vent de panique qui souffle chez ceux qui considèrent qu’ils ont en charge la stabilité du monde capitaliste. C’est un échec pour le néo-libéralisme.
Même si une hirondelle ne fait pas le printemps, il y a des signes qui ne trompent pas.
Ces révoltes là accusent un système, une économie qui fonctionne contre les peuples, loin de répondre à leurs besoins. C’est la crise du système capitaliste qui s’accommode y compris des dictatures quand elles peuvent le maintenir. Le contexte national de la France fait subir les mêmes effets à notre peuple de plus en plus mal lotis. Je ne vais pas en faire le bilan, vous le connaissez, vous le vivez de plus en plus mal chaque jour. Les prochaines hausses après les carburants, le gaz et l’électricité, les médicaments, vont porter, c’est « inéluctable » dit le ministre, sur les denrées alimentaires, ce qui est véritablement scandaleux. Notre peuple souffre de plus en plus, toutes les catégories, les tranches d’âge sont touchées. Seule une caste, celle des milliardaires baignent dans le profit et l’opulence, le pouvoir est à son service. C’est pourquoi au travers de ces élections cantonales dont vous allez avoir l’occasion de vous exprimer, nous allons porter avec les autres candidats du Front de Gauche un autre projet bien ancré à gauche pour notre département. Je vais le décliner.
Nous portons un projet pour notre département, avec au moins 3 exigences :
1 – Il s’agit de condamner la politique antisociale de la droite au pouvoir : la réforme des retraites, la montée du chômage en particulier celui des jeunes, la baisse du pouvoir d’achat, le démantèlement du service public de l’école, de la santé, de la protection sociale, de la Poste et des télécommunications et de bien d’autres choses… Cela a des effets désastreux pour la population des Bouches-du-Rhône particulièrement touchée sur nombre de sujets, avec en prime une désindustrialisation accentuée. Les exemples de Fralib ou de Net Cacao sont révélateurs pour ne citer qu’eux parce que je les côtoie bien souvent.
2- Il s’agit de promouvoir la nécessité de construire une gauche du courage, une gauche solidaire, une gauche de rupture avec les politiques libérales imposées par la commission européenne et le FMI.
3- Il s’agit de réaffirmer notre refus de la réforme territoriale qui organise le détricotage financier et institutionnel du département et des communes. C’est une loi anti-démocratique qui devra être abrogée. A l’opposé de cette recentralisation du pouvoir, nous voulons promouvoir une autre décentralisation proche des gens et de leurs besoins par une démocratie participative permettant de les associer à l’élaboration des réponses que le département se doit de leur apporter.
Nous portons 7 propositions qui déclinent un projet pour un département solidaire, démocratique et avec une qualité de vie la meilleure possible.
1 - La solidarité, la prévention et l’insertion.
Nous estimons que 50 millions d’euros supplémentaires par an d’ici 2014 sont nécessaires dans ce domaine. Le conseil général doit être un véritable bouclier social contre la précarisation. 62% du budget de fonctionnement sont consacrés à la solidarité et l’insertion. Certaines prestations comme le RSA que nous n’avons pas approuvé, la prestation de compensation du handicap, l’allocation personnes âgées, relèvent de la solidarité nationale. Il n’est pas acceptable qu’elles soient décentralisées. L’Etat refuse d’assumer l’égalité sociale, le manque à gagner sur ces prestations est de 810 millions d’euros sur ces 5 dernières années. 31 conseils généraux de notre pays vont saisir la justice administrative pour que l’Etat les compense à l’euro près. L’Etat doit assumer sa politique et non pas se défausser sur les départements au détriment des plus pauvres. Refonder la solidarité, repenser l’action en faveur des personnes handicapées, agir en faveur de la prise en charge publique de la perte d’autonomie, de la DEPENDANCE terme tendancieux, en refusant toute idée de privatisation, d’assurances privées, qui ruineraient la sécurité sociale et aggraverait les inégalités en réponse aux besoins de nos aînés. Les maisons de la solidarité doivent être un point d’appui aux usagers pour assurer l’égalité de la prise en charge.
Il en va de même pour la protection de l’enfance actuellement en danger. Il faut mobiliser des moyens à la hauteur. Nous faisons des propositions pour la protection de la jeunesse et la prévention avec des moyens de proximité dont il faut se doter.
2 – L’environnement, les transports, les déchets et l’aménagement urbain et territorial.
Il s’agit de lutter contre le changement climatique, ce qui passe par des mesures économiques à prendre dans les bâtiments départementaux et collèges. Par un soutien aux luttes pour la préservation de la Camargue, de l’Etang de Berre et des calanques. Par un développement cohérent des transports collectifs, la gestion publique de l’eau, l’aide à la recherche dans les domaines de l’énergie ou de la santé. Avec la création d’un syndicat mixte des transports, il faut aller plus loin sur les complémentarités entre les différents réseaux urbains, interurbains et le rail.
- Associer la région au syndicat mixte des transports,
- Aller à la GRATUITE des transports interurbains gérés par le Conseil Général.
- Intégrer cette notion dans les investissements du CG. Organiser un maillage complet du territoire qui intègre toutes les populations.
Il faut rebâtir de toute urgence, en concertation avec tous les acteurs, un Plan Départemental D’élimination des Déchets (P.D.E.D) qui intègre la création de 4 UNITES DE TRI-METHANISATION EN GESTION PUBLIQUE ET DEMOCRATIQUE sur le département pour aller le plus vite possible à ZERO déchet incinéré et 100% de tri dans le cadre d’une planification écologique départementale.
Dans le cadre des grands dossiers d’aménagement, le CG doit influer sur les choix. Dans un premier temps en réduisant sa participation aux grands projets de l’Etat compte tenu de ses désengagements financiers vis-à-vis du département, en exigeant que les grands projets fassent l’objet de véritables concertations. La LGV Sud Est doit abandonner le tracé des Métropoles inadapté au contexte urbain, destructeur d’activité économique et de sites géologiques, contraire à un aménagement durable et solidaire du département.
3 – Le logement, l’éducation, la culture, le sport et la vie associative.
(8,2 millions de personnes sont en France en situation de mal-logement ou de fragilité par rapport au logement.) Il s’agit de promouvoir un plan d’action en faveur du logement social sur le département. Agir pour une politique d’éducation qui soit garante de la gratuité et de la lutte contre l’échec scolaire. Si le CG investit fortement sur les 136 collèges du département pour une qualité de vie et d’étude, on ne peut accepter qu’à côté ces efforts soient cassés par un Etat qui supprime des postes dans le cadre de la RGPP diminuant ainsi le nombre d’adultes présents pour encadrer les élèves, diminue le nombre de contrats aidés et réduise année après année les dotations. Le CG doit donner la priorité au secteur public, créer légalité d’accès aux cantines en fixant un tarif départemental que nous proposons autour de 2,70 euros.
Soutenir l’art, la culture, les activités sportives et la vie associative face aux désengagements de l’Etat en partenariat avec les autres collectivités.
4 - L’action en faveur de l’emploi et de l’activité économique.
En lien étroit avec la Région, agir pour le maintien et le développement de l’emploi industriel, c’est un axe prioritaire. Dans le cadre d’un fonds départemental d’investissement pour l’EMPLOI et la FORMATION, associer dans une dynamique économique et sociale, banques et institutions consulaires, collectivités territoriales, citoyens et représentants de salariés pour sauver, dynamiser et porter des projets nouveaux. Repenser les notions d’aide et de contrôle des fonds publics. Sortir des seules notions de rentabilité bancaire, garantir les emprunts les plus bas, prendre en charge les taux d’intérêt pour sauver l’économie. Favoriser l’agriculture paysanne qui respecte l’environnement, soutenir l’économie sociale et solidaire. Soutenir la recherche et l’innovation en s’opposant aux visées de désengagement du gouvernement en matière d’enseignement supérieur, de vie étudiante et de recherche. Mettre en place un observatoire de l’activité industrielle et agricole.
5 – La défense des services publics et leur développement.
Face à l’offensive de liquidation des services publics issus de la Libération, le département doit être au cœur de la résistance et en même temps porteur d’une dynamique de service public. Dans le cadre de l’aide aux communes qui est forte au travers de Contrats Départementaux de Développement et d’Aménagement (CDDA), le CG doit s’appliquer à lui-même la règle du choix premier et prioritaire de la REGIE PUBLIQUE. L’exemple de la Maison de l’Eau à la Région doit servir de base dans le cadre d’une efficacité partagée au service des collectivités et des citoyens. Il doit aider les communes et les intercommunalités à se réapproprier des compétences déléguées notamment en matière de production et de gestion de l’eau, d’élimination des déchets et de restauration scolaire. Il doit créer un observatoire départemental des services publics.
6 – La démocratie participative départementale.
C’est un des éléments les plus importants qui doit être renforcé de tous les points de vue. Mise en pièces si on restait en l’état, par la réforme des collectivités territoriales, elle doit prendre d’ici 2014 une ampleur sans précédent avec le besoin d’expression et de choix partagés des populations. Le Cg doit créer une délégation à la démocratie départementale permettant d’associer régulièrement les citoyens sur les enjeux départementaux et nationaux, d’assurer la transparence de la gestion départementale et de combattre le clientélisme.
7 – le financement
En exigeant de l’Etat la compensation pleine des transferts notamment des prestations, en opérant des choix nouveaux sur le budget départemental. Il faut revoir le budget départemental (c’est 2 milliards d’euros dont 500 millions d’investissements), dégager en son sein des marges nouvelles pour réinjecter dans des actions prioritaires en matière de solidarité et d’insertion, d’éducation, de logement, de culture, sport, aides aux communes. Nous avons des propositions en ce sens.
Voilà donc la trame de notre ambition pour le département dans laquelle nous nous inscrivons.
Pour notre canton, nous avons beaucoup d’ambitions avec un thème central : la solidarité.
* Cette solidarité passe par un plan logement important. Il faut construire 3 000 logements sociaux tout en préservant le cadre de vie, en développant les infrastructures nécessaires afin de résorber les demandes qui s’entassent dans toutes les mairies du canton. Nous considérons que le loyer d’un logement ne devrait pas dépasser 20 % du revenu de la famille.
* Cette solidarité passe par une Maison de la solidarité cantonale avec des antennes bien identifiées dans chaque commune, avec à l’intérieur un service logement, pour les bénéficiaires du RSA, de l’APA, pour les personnes handicapées, un accompagnement emploi, un service éducation…
* Cette solidarité passe par une réaffirmation de la primauté du service public dans ce canton avec tout d’abord le maintien de tous les services publics, des bureaux de poste avec des horaires d’ouverture maintenus, une régie publique de l’eau, une gestion publique de nos déchets et y compris de leur traitement. Nous avons besoin également des antennes CAF, Sécurité sociale, Pôle emploi….
* Cette solidarité passe par une Maison de retraite publique cantonale avec tous les services afférents
* Cette solidarité passe par une Maison pour les handicapés également au niveau cantonal.
* Cette solidarité passe aussi par la rénovation des collèges publics de Châteauneuf, Gignac et Sausset avec une augmentation du personnel technique, administratif et périscolaire.
* Cette solidarité passe par la création d’un véritable maillage du transport public (train, bus) entre les villes du canton avec des correspondances pour Marignane, Martigues et Marseille. Un transport qui doit tendre vers la gratuité grâce à l’augmentation du versement transport payé par les entreprises.
- Des pistes cyclables doivent se développer.
- L’échangeur autoroutier de Carry doit enfin voir le jour, pour réguler le flot de camions qui traversent nos communes, de plus en plus nombreux, occasionnant nuisances sonores et détérioration des routes.
- Parler nuisances sonores, c’est aussi ne pas baisser notre vigilance après l’action menée conjointement par nos communes contre les menaces de déplacement des couloirs aériens vers la Côte Bleue.
* Cette solidarité c’est la création d’un Conseil de canton où seront débattues des grandes questions touchant la vie du canton, avec des projets propres à dynamiser un territoire, une commune.
C’est effectivement une autre manière de faire de la politique pour affirmer que la Côte bleue, ce sont des projets communs de développement touristique, économique, environnemental, sportif, de loisirs. Ce canton recèle de très belles potentialités, avec une population en progression qui a à cœur de vivre, de travailler et de vieillir ici même. Dans les années qui viennent, dans le cadre justement de ce Conseil de canton nous devons être amenés à réfléchir sur la création d’un tissu de PME-PMI en lien avec la pétrochimie, les énergies renouvelables, l’agriculture, la pêche, le nautisme et les loisirs tout en permettant aux retraités de bénéficier d’un réseau public de services adéquats.
Cette candidature du Front de Gauche avec les propositions que nous portons est à notre avis une aubaine pour le peuple de la Côte bleue. Fondamentalement à gauche, nous allons bousculer la donne car nous allons redonner du sens au mot politique, au mot canton, au mot citoyen, au mot démocratie. C’est tout le sens de notre candidature, celle de Barbara et la mienne, que nous mettons à votre service.
Ce faisant, vous mesurez là le sens du vote Front de Gauche à ces élections. C’est le seul vote vraiment UTILE dès le premier tour afin d’affirmer de véritables valeurs de gauche, de battre la droite et une extrême droite qui même remaniée continue de porter un discours de haine, de division et d’exclusion.
C’est la seule élection, mis à part les sénatoriales en septembre pour lesquelles le nombre de conseillers généraux de gauche peut y compris faire basculer le Sénat à gauche au travers des grands électeurs, avant l’année 2012, une année où se conjugueront élection présidentielle et législatives.
C’est la seule façon de confirmer dans les urnes ce que vous avez dit dans les rues.
Alors OUI TOUS ENSEMBLE, mettons une BONNE GAUCHE à la droite de Sarkozy.
06:58 Écrit par poutargue dans Alain a écrit | Commentaires (0) | Lien permanent | Facebook |
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