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30 août 2016

Libération de Gignac La Nerthe et du Rove les 26 et 27 août 1944 ... (La Marseillaise)

Marseille : Août 1944, de l’insurrection à la libération

 

 Un peu partout dans le ville, le harcèlement des détachements allemands s’organise, comme ici devant ce qui allait devenir le commissariat Noailles. Photo DR 

Voilà 72 ans, la cité phocéenne est libérée de l’occupant allemand après le soulèvement de la population puis l’action des troupes françaises. Retour sur neuf jours de bataille où le rôle de la CGT et de la Résistance aura été déterminant.

 

Il faudra attendre le 28 août 1944 pour entendre sonner le bourdon de la Bonne Mère puis les cloches de toutes les églises d’une Marseille enfin libérée des nazis. Le résultat d’un peu plus d’une semaine de lutte où les Marseillais vont prendre leur destin en main avant que n’arrive la 3e division d’infanterie algérienne (DIA) emmenée par le général de Montsabert.

C’est dans une ville meurtrie par l’Occupation (depuis 1942), la destruction du Vieux-Port (février 1943) puis le raid meurtrier des avions de l’US Air Force en mai 1944, que démarre la bataille de Marseille pour sa libération. Premier acte, le 17 août où la CGT clandestine lance l’ordre de la grève insurrectionnelle. Elle devient générale le 19.

« Ce jour-là, pas un tram ne sort des dépôts, pas une usine ne tourne. Dans les rues, des groupes de femmes obligent les magasins à fermer. Vers midi, l’activité de la ville est complètement arrêtée », rappelle La Marseillaise dans son édition du 23 août 1945. Une date anniversaire pour le quotidien issu de la Résistance et qui, s’il n’a jamais cessé de paraître sous le manteau depuis le 1er décembre 1943 (cf ci-contre), fête alors sa première année de libre expression.

Mais revenons à l’insurrection marseillaise. Le 21 août, suite à une manifestation populaire « encadrée par les FTPF et les milices patriotiques », précise le journal, le comité départemental de Libération, qui regroupe PCF, PS, Front national, MLN et CGT, s’installe à la préfecture ornée pour l’occasion d’un drapeau tricolore.

La guérilla permanente

Malgré le peu de moyens de la Résistance (même pas un millier d’hommes mal armés), un peu partout dans la ville, les « coups de main se multiplient », raconte André Sauvageot dans son ouvrage, Marseille dans la tourmente. Les Allemands se voient enlever 24 000 obus à Menpenti, camions et chenillettes sont attaquées à Castellane. C’est « la guérilla permanente » à Chateau-Gombert, Allauch ou la Pointe-Rouge.

Une témérité qui provoque « un changement des plans de l’État-Major et une arrivée plus rapide des troupes françaises à Marseille », témoigne Gaston Defferre. La 3e DIA accélère le mouvement et atteint les faubourgs de la ville le 22 août. « En dépit des réticences du général De Lattre, ils pénètrent le lendemain dans la cité phocéenne », précise l’historien Robert Menchérini dans Les Bouches-du-Rhône pendant la guerre, par le massif de l’Étoile et le Garlaban, alors que le général allemand Hans Schaefer ordonne la destruction des installations portuaires, faisant sauter en partie le pont transbordeur.

Aidés par les Résistants, les tabors marocains et les tirailleurs algériens réduisent les poches de résistance allemandes. Le commissaire régional de la République, représentant du gouvernement provisoire français, Raymond Aubrac, prend le relais à la préfecture le 24. Le 25 août, l’assaut de Notre-Dame de la Garde est lancé avec les tirailleurs algériens en première ligne. Les chars sont appelés à la rescousse. Les équipages du Jourdan et du Jeanne d’Arc le paieront de leur vie, l’un touché par des obus, l’autre sautant sur une mine.

Au Nord, les goumiers prennent l’avantage en saisissant Gignac et Le Rove les 26 et 27 août. Au Sud, les tabors atteignent Bonneveine, Montredon, le Mont Rose et les Goudes. Schaeffer finit par « proposer la reddition dans l’honneur » et signera la capitulation le lendemain sur le capot d’une jeep. Mais ce n’est qu’à 19h que la ville est officiellement libérée avant le défilé de la victoire sur La Canebière, le 29 sous les applaudissements de la foule.

Mireille Roubaud

 

 

 

09:24 Écrit par poutargue | Commentaires (0) | Lien permanent |  Facebook |